Baptisation des lieux publics à El Flaye. Lettre ouverte de Hafid Cherfi

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CHERFI Hafid EL-FLAYE, le 24 février 2015
Elu à l’APC d’EL-FLAYE

Au Président de la Commission de Wilaya pour la Baptisation ou Débaptisation des Edifices et Lieux publics
Lettre ouverte à Monsieur le Wali,
Le décret présidentiel n° 14/01 du 05/01/2014, portant baptisation ou débaptisation des édifices et lieux publics aux noms des martyrs et des moudjahidines décédés, a été détourné de ses objectifs par l’exécutif communal par l’installation d’une commission qui n’a aucune existence légale. En effet, le texte précité prévoit une réunion de l’assemblée populaire communale pour élaborer des propositions accompagnées de dossier pour chaque cas de figure. Les dossiers seront soumis par la suite à la commission de wilaya.
Monsieur le Wali,
J’apporte à votre connaissance ce qui suit :
1- Le procès-verbal du 29 septembre 2014 rendait compte de la composition des membres de la commission dite « communale » dont on ne sait ni comment elle a été désignée, ni à quel texte on s’est référé.
2- On constate, à la lecture du PV, que la commission propose et entérine. Alors, puisqu’elle se suffit à elle-même, pourquoi soumettre ses résultats à l’approbation de l’assemblée si ce n’est pour les lui faire endosser.
3- Les travaux antérieurs et postérieurs au 29 septembre 2014 n’ont pas été portés à la connaissance ni de l’assemblée populaire communale, ni des citoyens de la commune, conformément aux dispositions de l’article 11 du code communal. Au vu des résultats des travaux, cela ressemble à des tractations occultes où sont intervenues des manœuvres de quelques personnes intéressées.
Voici quelques éléments d’appréciation :
a- Aucun nom n’a été accompagné d’un dossier biographique ;
b- Aucun critère n’a été défini pour le choix des lieux et noms de martyrs qui leur sont affectés.
On ne peut donner un nom de martyr à n’importe quel lieu. A titre indicatif, un sentier porte le nom du chahid Betta Mohand Amokrane qui a préféré mourir en héros, les armes à la main que de se rendre. Mort sans descendance, il n’a personne pour défendre sa mémoire. Sa biographie et son parcours sont affichés au Musée n Ath Waghlis, Histoire et Culture, depuis 26
mars 2008, date de sa réinhumation au cimetière d’El-Flaye, après un émouvant hommage qui lui a été rendu par la population et ses frères de combat. Ce chahid mérite donc bien mieux !
Des cas similaires sont nombreux ;
-La Voûte, qui n’est qu’une plateforme qui attend qu’on y érige une salle de sport malgré la disponibilité d’une subvention de 16 000 0000, 00 DA depuis août 2012, porte le nom du chahid Aouad Mouloud ;
-Deux salles de soins, qui ne sont pas vraiment opérationnelles, ont reçu les noms de chahids: Hitache Hocine pour Izghad et Allou M’hand pour El-Flaye ;
-Des locaux à usage professionnel, appelés pour les besoins de l’opération « centres commerciaux », ont reçu également des noms de chahid : Saâdi Belkacem pour celui d’El-Flaye et Mezouari Achour pour celui d’Ait Daoud ;
-La bibliothèque porte le nom du chahid Salmi Ameziane, la maison de jeunes le nom du chahid Ait Yahia et la polyclinique le nom du chahid Imadalou Khelifa. Ces trois édifices publics, les seuls qui méritent d’être baptisés, sont érigés dans le village d’El-Flaye. Il est légitime pour les citoyens de chaque village de s’identifier à leurs martyrs et d’en tirer leur fierté. Pour les cas suscités, il peut y avoir de graves tensions et un risque de dérapage.
c- Article 9 du décret 14/01. La priorité est accordée dans les propositions des baptisations ou débaptisations à tout ce qui a trait à la résistance populaire, au mouvement national et à la Révolution de Libération nationale, ses symboles et événements.
Les dates symboles rappelant les grands événements de l’histoire de l’Algérie sont occultées.
d- Aucun nom de moudjahid décédé n’a été proposé, conformément à l’article 8 du décret 14/01.
4- L’assemblée, à qui la loi confère le droit de faire des propositions (article 3 du décret 14/01) et le pouvoir d’identifier les espaces à dénommer (article 120 du code communal), n’a été sollicitée, lors des délibérations du 02/02/2015, que pour entériner les propositions de la commission qui remontent à quatre mois, et sans mettre à sa disposition les textes réglementaires, comme s’il s’agissait d’une privatisation de la chose publique. Cela montre leur incapacité à respecter les lois de la République.
5- Ce travail a été qualifié, lors de l’assemblée, de « premier jet ». L’expression employée montre déjà toute la légèreté et le manque de sérieux avec lesquels cette opération est gérée. Par cette expression, on veut dire que toutes les ruelles seront baptisées. Cela signifie que les appellations d’origine et tout ce qu’elles recèlent comme racines et mémoire risquent de disparaitre.
J’ai exprimé ma position lors de l’assemblée du 02/02/2015 par le rejet et de la composante de la commission et de la procédure de l’élaboration de la liste des lieux.
En ma qualité d’élu, je me dois de dénoncer ces procédures illégales qui portent atteinte aussi bien aux lois de la République qu’à la mémoire collective. Face à cette conspiration, nous sommes tous interpellés.
Monsieur le Wali,
Cette délibération n’est-elle pas une confirmation du fonctionnement illégal de l’exécutif communal ?
Dans l’attente de la prise en compte de ces observations, veuillez agréer, Monsieur le Wali, Président de la commission de wilaya pour la baptisation ou débaptisation des édifices et lieux publics, l’expression de mes sentiments distingués.
Hafid CHERFI
Copies transmises à :
-Mr le Ministre des Moudjahidines
-Direction de wilaya des Moudjahidines
-ONEM de la wilaya de Béjaia
-ONEC de la wilaya de Béjaia
-Presse nationale
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5 thoughts on “Baptisation des lieux publics à El Flaye. Lettre ouverte de Hafid Cherfi

  1. Il y a proverbe qui dit : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ».
    Admettons que Mr CHERFI Hafid a inventé le mot « baptisation ». Et les articles de loi, il les a inventés aussi ? Allez taper sur Google, comme nous tous, le n° du décret présidentiel ,vous dormirez moins bête ce soir. Si vous êtes aussi intelligent que ça, faites-nous un écrit aussi correct, aussi objectif et avec des références aux articles de loi. Vous honorerez la commune et rendrez heureux les martyrs sinon contentez-vous de lire et d’apprendre. La bonne éducation veut que quand les sages parlent, les enfants écoutent.
    Nos martyrs sont en train de se retourner dans leur tombe. Un harki, un faux-moudjahid, un moudjahid qui a perdu sa tête il y a longtemps, un élu qui a volé tout le monde, de ses propres frères jusqu’à l’argent de la mosquée d’El-Flaye, …..font partie de cette commission. Ne trouvez-vous pas que c’est une atteinte grave à la mémoire des martyrs? DIDOUCHE Mourad a dit : « Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires ». C’est ce qu’a fait Mr CHERFI.
    Ne trouvez-vous pas que ne pas respecter les lois de la République, ne pas donner des explications à la population est un mépris total de la population ? Mr CHERFIHafidn’a fait que son devoir d’informer la population en tant qu’élu.
    Je suis vieux. Depuis que j’ai lu cette dénonciation, toute ma douleur est remontée à la surface. Mon frère a disparu dans des conditions atroces et ma mère est morte de chagrin. SVP, si vous ne faites pas partie de cette histoire douloureuse, parce que peut-être c’est ça qui vous dérange et non le mot qui n’existe pas dans le dictionnaire ou parce que vous vous vous souciez du repos des martyrs, respectez au moins notre douleur. Cette commission et votre remarque idiote ont tué les martyrs pour la 2eme fois.

  2. Pour votre information, Ait Yahia Khelaf, un nom étranger à la commune et qu’on a proposé pour baptiser la maison de jeunes est né en 1926. Sa mère s’appelle SALMI Ounissa.

  3. ya si cherif n’oublie pas la famille SALMI et de izghad sa ve dire izghad ets de la commune El-Flaye

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