BEKKA Abderrahmane nous a quitté

Partager

MOUDJAHID DE LA PREMIÈRE HEURE. BEKKA Abderrahmane nous a quitté
il aura été l’un des rares témoins des exécutions de Beni Ilmane par l’ALN et des massacres de Melouza par l’armée française, sous les ordres du colonel Argould.
Abderrahmane Bekka est né en 1930 au village Izghad dans la commune d’El Flaye (daira de Sidi Aïch). Ancien militant de la cause nationale, il s’engagea dès les premiers jours du déclenchement de la guerre de Libération pour la libération du pays.
Vers la mi-1955, il est parmi les premiers moussebline du village Izghad qui joua un rôle important dans le passage des moudjahidine et de l’acheminement du courrier entre les zones 1 et 2. En effet, Chabane Amar et Saddek Ferrani, les deux responsables de la fraction, ont créé cette liaison avec le village Zounina sur la rive droite de la Soummam afin d’assurer une jonction entre les deux zones.
En effet, les maquis avaient besoin de la circulation rapide et fréquente des moudjahidine et du courrier dans un sens comme dans un autre et de l’amont en aval au niveau des structures du FLN et de l’ALN. Bekka Abderrahmane faisait partie de ces hommes courageux qui sillonnaient la région pour traverser la route nationale n°26 et la Soummam, même en période de crue. Il est vrai que rien ne pouvait et ne devait les arrêter dans l’accomplissement de leurs missions. Vers mai 1956, Si Abderrahamane est intégré dans le groupe de Yahia Abbas au sein duquel il participa à plusieurs actions militaires au cours desquelles il affirma son courage, son esprit de sacrifice et sa détermination à combattre pour l’indépendance.
Il fut alors repéré par ses responsables qui décidèrent de lui confier une mission très difficile: son affectation au début de l’année 1957 en qualité de commissaire politique dans le Hodna, précisément dans le secteur Beni Ilmane- Melouza.
De par sa fonction, il sera l’un des rares témoins des exécutions de Beni Ilmane par l’ALN et des massacres de Melouza par l’armée française, précisément par le colonel Argould. Il nous apporta un témoignage authentique qui nous a permis de détruire les arguments des anciens officiers de l’armée française qui continuent à semer le mensonge, des décennies après. Justement, certains reprenaient les mêmes propos pour «dénoncer un certain comportement» de l’ALN, ce qui est bien sûr tout à fait contraire à la vérité. Vers mai 1959, il quitte le Hodna pour accomplir une autre mission: accompagner un convoi d’acheminement en partance vers la Tunisie pour ramener des armes. Malheureusement, les deux barrages électrifiés le long de la frontière tunisienne sont devenus infranchissables. Aussi, Si Abderahmane rebroussa chemin, comme tant de nombreux moudjahidine. Il réintègre la Wilaya III où il occupe les fonctions de responsable d’intendance en Région IV jusqu’au cessez-le-feu. Affecté en avril 1962 au sein du comité de région de la ville de Bougie avec le grade d’aspirant, il s’est occupé de préparer le référendum d’autodétermination. Après la proclamation de l’indépendance, il s’engage dans la police pour continuer à servir son pays, comme il l’a fait depuis 1955. Il termina sa carrière avec le grade de commissaire de police et prit sa retraite à la fin des années 1980.
Tout au long de sa carrière, il eut un comportement exemplaire: serieux, intègre et effacé. Il s’imposera les mêmes principes que lorsqu’il était moudjahid. Estimé par sa hiérarchie et respecté par ses collaborateurs, il laissera après son départ, le souvenir d’un homme et d’un responsable exemplaire.
Malade depuis quelques mois, il rendit son dernier soupir le mardi 14 février dernier, entouré des siens. C’est ainsi qu’il est parti, comme il a vécu, dans la discrétion. Il était âgé de 78 ans. Il a été inhumé dans le cimetière d’Izghad, son village natal, accompagné par de nombreux anciens compagnons d’armes et de citoyens venus de toute la région lui rendre un dernier hommage.
L’oraison funèbre fut prononcée par Aslat Méziane et Djoudi Attoumi, tous deux anciens compagnons d’armes qui ont tenu à mettre en valeur son glorieux parcours dans les maquis.Que Dieu le Tout-Puissant l’accueille en Son Vaste Paradis.
Par Djoudi ATTOUMI – Dimanche 26 Fevrier 2012
http://www.lexpressiondz.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *