La fable du haricot qui rapproche à nouveau les peuples

Partager

Louis Aymes photo a-f-b
« Je suis né le 4 octobre 1940 à Sidi Aïch, en Algérie. Mon grand-père, qui venait des Alpes-de-Haute-Provence, s’est installé en 1886 dans le Constantinois. C’était un colon qui disposait de 40 hectares de terre, dont 20 incultes ; avec cela, c’était la misère ! Mon père, qui louait un appartement, était ouvrier, employé aux Ponts et Chaussées […].
En novembre 1961, en tant qu’appelé, j’ai été rapatrié sur la France ; mes parents vers le 20 juin 1962. Ils ont atterri du côté de Carpentras, où ils ont été accueillis par un militaire qui était reçu chez nous tous les dimanches midi. Mes parents se sont ensuite installés à Gilly-lès-Cîteaux, où ils sont morts et enterrés. Mais je ne peux pas aller me recueillir sur la tombe de mes ancêtres ; et pour moi, c’est un drame… J’ai fait des recherches pour savoir où se trouvait la tombe de ma sœur décédée en 1939 à l’âge de 18 mois, car il y a eu des regroupements de cimetière à Bougie. Mais je n’ai pas retrouvé d’indication sur un enfant enterré… Sur la tombe de mes parents, nous avons fait ajouter une plaque : « En mémoire de nos morts qui reposent en Algérie. » Et de poursuivre : « En juin 1962, dans les bagages de mon père, il y avait des graines de haricots « Wogglimacci », du nom de la personne qui les lui avait données. Ils appartiennent à la variété « Coco de Prague à rames ». A chaque récolte, une partie est conservée pour être replantée l’année suivante, et ainsi de suite depuis 46 années. Depuis le décès de mon père, je perpétue la tradition (..). En juin 2008, le président de l’association dijonnaise « La Maison de la Méditerranée » préparait une conférence sur la ville de Bougie, en Algérie. Il m’a demandé si j’avais des cartes postales, et de participer à une conférence. Lorsque je l’ai reçu, il était accompagné de Saïda, étudiante algérienne de la région de Bougie. Avant de prendre congé, j’ai offert à Saïda des graines de haricots. D’abord surprise, elle a écouté avec beaucoup d’attention leur histoire. Admirative quant à ma persévérance à conserver un lien avec l’Algérie après tant d’années, elle a accepté ces graines, me certifiant qu’elles seraient replantées en Kabylie, d’où elles venaient. Le jour de la conférence, deux autres étudiantes, originaires d’Adekar et de Takrietz, me réclamèrent des graines. Je n’aurais jamais imaginé un tel engouement pour des graines de « Loubais » !
Après un demi-siècle, ces « cocos de Pragues », apportés d’Algérie, ont poussé sur le sol français et seront à nouveau cultivés en Algérie. N’est-ce pas un beau parcours ? Alors me vient une idée : « Le haricot peut-il devenir un nouveau symbole de rapprochement entre les peuples ? »
Le 22/03/2012 à 05:00 par Anne – Françoise Bailly
http://www.bienpublic.com

7 thoughts on “La fable du haricot qui rapproche à nouveau les peuples

  1. Bonjour à tous
    Je voudrais faire une petite réponse personnelle à ce monsieur. Quand vous nous parlez de réconciliation, de paix, de rapprochement des peuples, il est vraiment difficile de vous dire non. Nous sommes pour ces nobles principes. Là n’est pas du tout le problème !
    Le problème c’est les autres revendications, les sous-entendus … :
    – Votre famille et vos ancêtres ont été enterrés dignement dans des tombes. Ne vous inquiétez pas ! Un jour viendra où la colère s’apaisera et où vous aurez la chance d’aller vous recueillir sur elles !
    – Mais nous, nos ancêtres ont été ensevelis comme des chiens et nous ne savons même pas où. C’est plus dramatique monsieur !
    – Votre grand-père était un colon qui disposait de 40 hectares de terre; avec cela, c’était la misère !
    – Nos grands-pères ont été dépossédés de leurs terres. Ils n’avaient même pas 1 m2 ! C’est plus dramatique monsieur !
    – Votre père était ouvrier. La chance !
    – Nos pères des bons à rien grâce à vous ! C’est plus dramatique monsieur !
    – Après un demi-siècle, ces « cocos de Pragues », apportés d’Algérie, ont poussé sur le sol français et seront à nouveau cultivés en Algérie.
    – Ne vous inquiétez pas. Tout va être re-cultivé après 132 ans de dissémination ! Vous savez ? Notre blé est un caviar mondiale, celui avec lequel nous avions nourris la France quand elle été attaquée de tous les cotés par ses voisins européens alors que nous étions le seul pays qui l’a reconnu comme Etat souverain !
    – Bonjour à tous
    Merci

    1. Bonjour à tous
      Parlons culture, agriculture !
      J’ai commencé à lire le livre Le pays et la société kabyle -1857 et je me réjouie de montrer preuve à l’appui que notre pays était fertile, labouré et qu’il n’avait nullement besoins des colons pour garantir une abondante culture.
      En voici un extrait page 16 écrit par un instituteur donc colon même :
      « Il faut avoir parcouru le pays arabe pour apprécier à leur juste valeur les riches cultures et l’industrie des Kabyles. Leurs montagnes couvertes d’oliviers et de figuiers, les vallées ensemencées de céréales, de trèfles, de luzerne, font un contraste frappant avec les maigres sillons des champs arabes. Dans un jardin kabyle, bien clos avec des pierres sèches ou des haies, on trouvera des pêchers, des orangers, des vignes, des abricotiers, des caroubiers, du poivre rouge, des artichauts, des pommes de terre. Cette dernière culture, complètement inconnue en Afrique avant l’arrivée des Français, fut remarquée chez les européens par les émigrants kabyles, qui introduisent immédiatement ce précieux alimentaire dans leurs cultures.
      Il s greffent les oliviers, richesse principale de la contrée, et chaque année de nombreux pressoirs expriment des flots d’huile qui, vendus sur les marchés, alimentent la régence de Tunis, l’Algérie, et dans le sud, par Bou-Saada et M’stla, jusqu’au pays des noirs.
      A l’entrée de chaque village, ou dans l’intérieur de chaque maison, on remarque des pressoirs à vis très-bien montés, comme ceux dont se servent les vignerons de la Saintonge.
      Il existe sur les montagnes kabyles de nombreuses forêts, dont les essences principales sont le chêne, le chêne-zan, le noyer, le frêne. Jadis les Turcs achetaient, sur les marchés frontières de la Kabylie, les bois nécessaires à leurs constructions navales ; l’agba l’ahia fit approvisionner dans ce pays les ports de Dellys et de Bougie. »
      PS : je vous demande de ne pas tenir compte de la division arabe, kabyle qu’insinue l’auteur qui n’est pas mon point de vue, mais le but du colon !
      Merci

  2. « Non mais je rêve, là ! Jamais l’expression  » C’est l’hôpital qui se fout de la charité » n’a autant de sens que ce que je viens de lire, ici !
    —————————————————————————————————
    Monsieur, voici quelques coordonnées où vous trouverez un maximum d’nformations sérieuses et fiables concernant vos recherches :
    Amicale Ceux de Bougie et la Région
    > Yves DUBAR
    dubar.yv-9338@orange.fr
    > Arlette JAMBERT
    a.jambert@aliceadsl.fr ou a.jambert@freesbee.fr
    > Roland PETRE
    info@ceuxdebougie.com
    BORDEAUX
    Amicale Ceux de Bougie et Environs
    > Gérard MOUGINOT
    > Gérard SALORD-GENDRE
    bernard.salord@gmail.com
    AUBAGNE
    Amicale des Anciens de la Soummam
    >Marie Thérése SANNINO
    mtsannino@free.fr
    Contacter également Marie-Jeanne MARTI au 06 83 24 47 59.
    email : mjmarti@club-internet.fr
    Bonne chance à vous
    Cordialement

  3. J’avais la naïveté de penser que 50 ans plus tard nous allions passer à autre chose que de revenir systématiquement sur le passé ( même s’il est douloureux)…
    Amicalement

    1. Azul fela’woun
      Une petite touche de patriotisme!
      Savez-vous la menace qui courre sur l’Afrique actuellement ? Le colonialisme moderne a été longtemps celui de la main mise sur le pétrole des pays décolonisés !
      Et bien, la menace est plus grave aujourd’hui ! Cette main mise change la donne ! Elle voudrait et a déjà commencé à s’accaparer sur quelque chose de plus grave ! Je vous laisse un petit moment pour deviner !
      Nos terres ! Oui mes frères, nos terres ! LE monde ne cesse pas son extension ! En 2050, nous seront 9.000.000.000 de personnes ! Enfin ils seront 9.000.000.000 de personnes car nous les algériens, nous seront « une goutte dans l’Océan »
      Vous savez quoi ? La mission impérative que le monde nous imposera, c’est nourrir toutes ces bouches ! On appelle cela l’agriculture intensivement biologique ! C’est-à-dire que nous seront obligé de cultiver le moindre carré de nos terres pour nourrir ces bouches affamées !
      Mais ce qui est plus grave mes frères, c’est qu’avec le capitalisme libéral qui est le système économique mondial actuellement et bien sûr celui de l’Algérie, il n’y a pas de frontières nationales ! Des chinois pourraient et je suis sûr qu’ils ont déjà proposé de racheter des HECTARES à des algériens et au gouvernement ! Oui, aujourd’hui, s’il n’y a pas de législation sur la protection du territoire nous allons voir nos terres dépossédées par des acheteurs qui vont mettre la main à la poche d’une manière pas du tout modérée !
      Je suis vraiment désolé de vous annoncer que certains pays voisins (de l’Afrique noir) ont déjà cédé plus qu’il n’en faut aux Chinois et aux Russes.
      Des paysans ont été dépossédés de leurs propres terres pour ces vendeurs très bons payeurs, sous prétexte que les paysans ne récoltent que 4 tonnes sur un hectare au lieu de 200 tonnes avec les moyens modernes !
      Alors !
      Chinois
      Russes
      USA
      Français…
      Ils se frottent les mains ! Même si nos terres ne peuvent être vendues, des contrats seront signés pour que leur industrie s’installe chez nous et devinez quelle sera leur part ! Jamais en dessous de 51% des récoltes ! Jamais
      Alors ma question est : Où sommes-nous en matière de protection juridique sur ce nouveau marché mondiale ?
      Ps : il y a quelque année, des riches saoudiens ont tenté d’acheter des terrains sur nos plages propres, je suis sur que depuis le temps ils ont réussi à avoir des coins paradisiaques sur nos plages merveilleuses… Je vais me renseigner plus et vous tiendrais au courant…

  4. Azul fella’woun
    Je reviens avec des preuves 🙂
    Le marché touristique algérien.
    Dépeçage de nos plages et de la côte algérienne (1200 km!) C’est dit, monsieur BENCHICOU Mohamed l’écrit noir sur blanc dans Notre ami Bouteflika édition Riveneuve 2010.
    Mr BENCHICOU nous informe et je le site : « … Le pillage va commencer. La stratégie employée par ces investisseurs est toute simple : lancer des projets touristiques fumeux pour s’approprier les sites, tout en bénéficiant des facilités accordées par la loi et les organismes d’aide à l’investissement. C’est le moyen de devenir propriétaire des lieux et intermédiaires des investisseurs étrangers qui pointent le nez, venant des pays du Moyen Orient et du Golf plus particulièrement. » C’est la course aux OPA ! Selon lui le grand homme d’affaires libanais Mustapha HARIRI, passe par le nom de son frère Rafik HARIRI, premier ministre libanais, pour faire son business de manière officielle ! Ainsi, à la plage Les Dunes dans l’algérois, tout a été préparé pour accueillir son grand complexe, notamment en clôturant les terres grâce à la société par action basée à Club des La Pins : « La Société d’Investissement Hôtelier (SIH), rattachée directement à la présidence de la République. »

  5. Autres exemples
    A Sidi Fredj cette fois-ci, je cite toujours Mr BENCHICOU : « le milliardaire émirati Cheikh Hammed prévoit de construire un hôtel cinq étoiles. Les Saoudiens ne sont pas en reste. Un important complexe touristique, avec centre commercial, est prévu dans la région de Boumerdès. Et pour s’approprier les terres, les prétendants ne font pas dans la dentelle : des haies de tôle et de parpaing ont délimité 20 ha des EAC sur arrêté du wali d’Alger, Abdelmalek Nourani, signé le 19 octobre 2002. Des agents de la résidence Sahel veillent sur la surface reprise, désormais interdite à la production agricole. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *