SENSIBILISATION A LA CREATION D’ACTIVITES Compte-rendu de la formation

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Compte-rendu – Octobre 2012
L’association culturelle « El-Flaye-Savoir et patrimoine » a organisé, le week-end du 12 et 13 octobre, une formation ayant pour thème « sensibilisation à la création d’activités », animée par Mme Ouiza Galleze, consultante en management. La formation a eu lieu au siège de l’association en présence d’une vingtaine de participants. La majorité étaient des jeunes femmes qui cherchaient soit une idée de projet ou, l’ayant déjà en tête, les meilleurs voies et moyens pour sa réalisation (atelier de couture, atelier de gâteau, fabrique de fromage, bureau de comptabilité, agence de publicité, soutien scolaire, crèche, aide aux handicapés, aux enfants en difficulté,…).

Vendredi 12 octobre

Comment passer de l’idée au projet ?
Tout projet de création d’activité commence par une idée qui peut naître d’un désir ancien (un rêve d’enfance, par exemple) d’une rencontre, d’un savoir-faire ou d’un besoin identifié. L’important est de choisir quelque chose qu’on aime, qu’on maîtrise et qui répond à une demande. Et il n’y a pas d’âge pour commencer. C’est ce qui vit en nous qui réussira.
Mais l’idée ne suffit pas. Elle doit se transformer en projet. Pour cela, le porteur de projet doit :
d’abord vouloir réaliser son projet. La confiance en soi est déterminante.
ensuite évaluer ses compétences : on ne peut pas monter un projet sans savoir-faire basé sur une formation ou une expérience.
réaliser une étude du marché – Le but du projet étant de créer ou lancer un produit – qui seule peut nous dire si le produit est rentable, repère les goûts des consommateurs, étudie la concurrence. La formatrice a rappelé que dans la tradition algérienne, le travail avait de la valeur. Il faut revenir à l’idée : « Je travaille pour produire ».
savoir que le financement du projet peut se faire avec ses propres moyens ou si c’est nécessaire avec l’aide des prêts octroyés par l’Etat (examinés au cours de la 2ème journée).
avoir un minimum de connaissances sur la gestion.
interroger les spécialistes en la matière dans un périmètre défini si le produit nécessite un travail d’équipe.
aller, de préférence, vers de petits projets pour minimiser les remboursements bancaires et réduire le nombre de salariés.
savoir que le choix pour le statut juridique se fait entre l’entreprise individuelle ou la société (SARL, EURL, …).
Suite à cet exposé, quatre personnes ont témoigné de leur expérience.
– L.K. a obtenu un diplôme de bibliothéconomie en 2005. Elle a travaillé un an et demi dans une crèche privée, puis deux ans comme greffière dans le cadre du pré-emploi. Elle s’est lancée ensuite dans un projet de collecte du lait auprès des éleveurs de la région avec l’aide de l’ANSEJ. Après 9 mois d’activité, elle collecte aujourd’hui de 800 à 900 litres de lait par jour auprès de 36 éleveurs éparpillés entre les villages de Chemini à Timezirt alors qu’elle a commencé à 15 litres. Au vu du succès de son affaire, elle envisage déjà une extension (un deuxième véhicule ou la création d’une fromagerie, une sécurité face à d’éventuels risques).
-H. F. a choisi de compter sur sa famille pour faire de l’élevage. Il a commencé avec deux vaches et a passé un contrat avec la laiterie Soumman qui lui a fourni 5 vaches et à laquelle il livre son lait. Il a essayé de monter une fromagerie mais le projet n’a pas abouti. Il vend aussi des veaux pour la viande de boucherie. Il se trouve maintenant à la tête d’un cheptel d’une vingtaine de têtes de bétail. Parallèlement, il poursuit ses études universitaires de lettres françaises.
– B.S., un troisième cas de création, est une jeune fille qui a eu une licence d’anglais en 2003. Elle a travaillé trois ans dans une école privée de formations diplômantes à Sidi -Aïch. En 2007, elle a été secrétaire de direction dans une entreprise de transformation de marbre et en 2008, assistante de la directrice d’une entreprise de confection de linge de maison dès sa création. En février 2011, elle a ouvert une école de langues (anglais, français, arabe, tamazight, russe, allemand, italien) et de formations diplômantes (marketing, management,…). A la rentrée scolaire 2012/2013, elle a commencé des cours de soutien pour les niveaux de primaire, moyen et secondaire.
-A.M. est diplômé en électrotechnique. Il a été chauffeur-livreur pendant plusieurs années. Un jour, il décide d’ouvrir un commerce en rapport avec sa formation. Il prend contact avec toutes les usines et les organismes qui pourraient être clients. Il fait face à de multiples difficultés sans toutefois baisser les bras. Il a dû travailler environs 14 mois avec un déficit jusqu’au jour où une grande entreprise lui demande un produit introuvable sur le marché. Elle devient alors son principal client et B.T. voit un chiffre d’affaire augmenter de façon conséquente.
Un travail de groupes définis par affinité professionnelle a permis de simuler l’élaboration de projets. En fonction du profil des participants, trois domaines ont été ciblés : bureautique/comptabilité, soutien scolaire/crèche, travaux manuels. Les projets retenus ont été une agence de publicité, un atelier d’habillement pour femmes et une association d’activités pour les enfants.
Voici la présentation de l’un d’eux :
-Un atelier de confection de robes kabyles traditionnelles en utilisant aussi des pièces au crochet.
-Nom de l’entreprise : « Habille-toi comme tu le désires » (Ce nom a été jugé trop long).
-Les ressources humaines : 1 gérant, 4 couturières, un comptable (à temps partiel).
-L’étude du marché : enquête sur les besoins des habitants d’El Flaye, sur les modèles et les tarifs pratiqués par la concurrence.
-Les choix techniques : 4 machines industrielles, un catalogue de modèles proposés, une exposition d’échantillons de la production, des cartes de visite, un site web ,…
-L’étude financière : les apports personnels et un prêt à l’ANJEM
-Les locaux : un garage

Samedi 13 octobre
Les dispositifs de créations d’activités

L’ANSEJ (l’Agence nationale pour le Soutien de l’Emploi des Jeunes)
Les bénéficiaires doivent être chômeurs, âgés de 18 à35 ans. Le coût de l’investissement ne peut dépasser 10 millions de dinars.

Il existe deux formules:

– la formule triangulaire avec un apport personnel de 1% complété par un prêt sans intérêt de l’ANSEJ de 29% et d’un crédit bancaire de 70% du coût global de l’activité ;
-la formule mixte qui nécessite un apport personnel de 71% et le prêt de l’ANSEJ de 29% sans intérêt.
Les bénéficiaires sont exonérés de certains impôts (l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les bénéfices des sociétés et la taxe sur l’activité professionnelle,…).
Le remboursement commence trois ans après le début de l’activité et s’étend sur cinq ans ou plus sous certaines conditions.
L’ANGEM (l’Agence Nationale pour la Gestion du Microcrédit)
Elle s’adresse aux personnes de tous âges qui ont de petits revenus, plus spécialement les femmes au foyer. Elle permet, avec un apport personnel de1%, un prêt sans intérêt de 29% et un petit crédit bancaire de 70%. Le montant de l’investissement ne doit pas dépasser 100 000DA. Un certificat de qualification peut être délivré – pour ceux qui n’ont pas de diplôme – par le CFPA (qui organise des examens d’une journée) ou par l’APC (grâce aux témoignages de trois personnes qui attestent de la compétence du demandeur).
Les avantages sont proches de ceux de l’ANSEJ.
La CNAC (Caisse Nationale Assurance Chômage)
Complément du dispositif ANSEJ, elle s’adresse aux chômeurs âgés de 35 à 50 ans. Les conditions et les avantages sont proches des dispositifs précédents.
L’ANDI (Agence Nationale d’Aide à l’Investissement)
Elle concerne des projets plus importants.
Remarques:
– Sur les projets ANSEJ, ANGEM, CNAC, il est important que l’activité soit productive. Les secteurs du commerce sont exclus. Ces dispositifs ne prennent pas en compte toutes les activités (consulter la liste des projets agrées par l’ANSEJ).
– En cas de difficultés de remboursement, il existe un fond de garantie pour pallier au remboursement.
– Pour plus de renseignements, il est important de contacter ces organismes.
Le dernier point abordé a été le bilan de compétences. Il aide à savoir ce que l’on aime faire et ce que l’on sait faire.
La formation s’est terminée sur les remerciements chaleureux à Mme Galleze qui a offert gratuitement à l’association une 5ème formation. Des attestations ont été remises aux participants et un rendez-vous a été pris pour une nouvelle rencontre afin de continuer à se soutenir dans l’élaboration de projets. Il a été réaffirmé que le moteur essentiel est la motivation et le savoir- faire.
Le bureau de l’association
Leflaye octobre 2012

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