Théâtre : "Les Inconnus" sur les planches

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Ils sont trois, ils sont connus de tout le milieu artistique de la Soummam, ils viennent de différents horizons. S’étant rencontré à Sidi-Aïch, ils ont donné naissance à une troupe théâtrale au nom suggestif « Les Inconnus ».
Eux, ce sont Imadali Farid d’El Flaye, Souami Nadir, alias Agamaw de Takariets et Tahanout Djamel d’Akfadou. Avec des parcours artistiques haut en couleurs et ayant la bosse de plusieurs arts (musique, théâtre, poésie, arts plastiques, miniature), ces trois artistes ont conjugué leurs différentes compétences pour les mettre au service du théâtre.
Le premier fruit de cette association est une pièce théâtrale, Andak (Où es-tu ?) qui s’interroge sur la valeur et la place de l’homme en général et de l’artiste en particulier dans nos sociétés modernes claustrées dans leur doux leurre. Pièce foncièrement philosophique, un tantinet dadaïste, artistiquement esthétique, Andak se présente comme une tragi-comédie inspirant terreur et pitié. De dimension mélodramatique, les thèmes abordés (psychiatrie, folie, angoisse existentielle, langages artistiques…) font de cette pièce une sorte de thérapie de groupe.
Parce que très sensibles, les artistes sont les premiers à payer les frais de la « déconfiture nationale ».
Voilà, sommairement, le sujet de cette œuvre qui s’échine à dire l’insoutenable folie des grands leurres. Avec les interrogations philosophiques qu’elle exprime, cette pièce, avec seulement quelques liftings, est valable pour tous les pays. Jouée dans plusieurs localités de la wilaya, cette pièce, malgré, que sa compréhension ne soit pas accessible à tout le monde, a reçu un accueil favorable des amoureux du vrai théâtre. A entendre les acteurs, le public, en général, préfère maintenant des sketchs légers et comiques. Du théâtre « poids lourd », on s’en moque comme d’une guigne. « Lors de nos représentations, on reçoit beaucoup de félicitations et d’encouragements » nous déclare l’un des acteurs pour nous parler des échos rencontrés par leur pièce. « C’est vrai que notre pièce est d’un accès difficile, qu’elle se présente comme des énigmes à décoder (tableau de peinture peint sur scène intitulé « désillusion » ; poèmes, chants…), mais une chose est sûre ; les vrais amoureux du théâtre y trouveront leur compte », affirme Agamaw. Pour toucher le plus large public, la pièce est en train d’être traduite en arabe et en français et il est fort probable qu’elle soit diffusée en CD et en DVD.
EW 06 05 2009
Par Boualem B.

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