VIRÉE DANS UNE VILLE AUTREFOIS COMMERÇANTE. Sidi Aïch la désenchantée

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sidi-aichElle tend même à devenir un véritable mouroir urbain de 20 000 habitants. Distante de 43 km de la ville de Bejaia, traversée par l’Assif Soummam, elle peine à retrouver ses repères et se cherche un second souffle.
Vers 19h déjà, tous les commerces sont fermés et les rues sont désertées, pas une âme qui vive. Depuis une dizaine d’années, la vie nocturne peine à redémarrer dans cette ville de la Soummam, qui à une certaine époque offrait à ses habitants et aux visiteurs des soirées mémorables. Dés le coucher du soleil, Sidi Aïch est une ville fantôme, une réalité qui remet bien en cause le nom de cette ville « Sidi Aïch, maître de la vie !».
La ville en proie au sous-développement
A l’instar de plusieurs villes du pays, et de Kabylie en particulier, sa situation socioéconomique est des plus déplorables, peinant à répondre aux aspirations de croissance de sa population. Et comment le pourrait-elle sans la moindre zone industrielle et sans réel programme de relance économique. Hormis quelques projets, à l’exemple de la bibliothèque communale qui attend son inauguration, la salle des fêtes municipale, l’esplanade de Maâlla en voie d’achèvement, le bitumage qui touche à sa fin avec 4 opérations sur cinq d’achevées, aucun autre projet d’envergure n’est venu sortir la ville de sa léthargie.  Poursuivant notre escapade dans les artères de la ville, nous constatons l’état de délabrement avancé des trottoirs, la quasi totalité de ces espaces piétons sont effondrés, abimés ou enfoncés.  La chaussée est loin d’être mieux lotie, constituant un danger et pour les piétons et pour les automobilistes.  Les opérations d’aménagement urbain du centre-ville qui seront bientôt lancées vont peut être remédier à cette situation.  Par ailleurs, le projet routier, consistant en un tunnel qui permettra le dédoublement de l’autoroute à partir de Maâlla, est attendu avec impatience par la population qui espère le voir libérer la circulation dans le centre-ville.  Dans le cadre d’un projet sectoriel relevant du ministère de l’Habitat, 450 logements LPA (logement promotionnel aidé) (ex LSP) sont attendus à Sidi Aïch pour environ 800 demandes enregistrées. 300 desdits logements seront implantés à Remila et 150 au sein même de la ville. Nous reviendrons sur ce point dans  nos prochaines éditions.
Ville «poubelle»
Il vous suffit juste d’entamer une petite virée dans les rues et ruelles de la ville pour s’apercevoir  du grand dépotoir que devient, lentement mais sûrement, Sidi Aïch. Les causes sont connues : au désordre, à la gestion catastrophique et aux manques croissants qui règnent dans les services municipaux viennent s’ajouter l’incivisme des citoyens et leur piètre rapport à l’environnement.  Nous commençons notre tour d’horizon par le quartier des docks, véritable décharge sauvage à ciel ouvert. Les ordures ont envahi les lieux, même à proximité d’un organisme censé assurer la santé des gens, à savoir le service de la prévention de l’EPSP de Sidi Aïch. Les ordures s’entassent dans tous les coins et recoins de la ville, à proximité de l’APC, des commerces, des arrêts de bus, des quartiers… presque aucun espace n’échappe à l’insalubrité qui gagne du terrain chaque jour. Du côté du marché, le constat est des plus sordides. Des déchets de toutes sortes et des relents nauséabonds empestent les sols et l’air.  Par ailleurs, un centre d’enfouissement technique (CET) est prévu dans la commune de Tinebdar, il sera mis à la disposition de neuf communes dont celles de la daïra de Sidi Aïch à savoir Sidi Aïch, Sidi Ayad, Tifra et El-Flay  afin d’en finir avec la décharge publique intercommunale de Remila, située à l’entrée de la ville sur la bordure de la RN 26, et qui constitue un grand problème de santé publique. En effet, les déchets y sont incinérés et les fumées toxiques qui s’en dégagent sont très nocives pour la santé et néfastes pour l’environnement, dont Oued Soummam. Au sujet de l’Oued Soummam, ce dernier est abandonné à son triste sort avec des retombées néfastes pour la santé des habitants. Son état est très préoccupant, pourtant il ne rencontre que mutisme et indifférence de la part des autorités locales et des associations. En l’absence d’une station d’épuration, les eaux usées de toutes les communes limitrophes s’y déversent sans traitement préalable. Les huiles usagées, à l’exemple de celles des lavages et dégraissage et les margines « Amourej » en cette période de cueillette d’olives, dégradent les propriétés bactériologiques et physicochimiques de ses eaux. Sans oublier que la flore de l’environnement immédiat de l’oued est gravement affectée. En attendant une prise en charge sérieuse et rapide, la ville de Sidi Aïch fait appel à plus de conscience et de civisme et attend beaucoup des prochains élus locaux, les habitants étant unanimes quant à la gestion calamiteuse de leur commune ces dernières années. Le nouveau magistrat, non encore connu, hérite d’un chantier en ruine.
 
Kh. B. le 25/12/2012
depechedekabylie.com

1 thought on “VIRÉE DANS UNE VILLE AUTREFOIS COMMERÇANTE. Sidi Aïch la désenchantée

  1. Messieurs de l’APC !
    El-Flaye attend toujours le gaz de ville. Où en est le chantier ?
    Que comptez-vous faire des câbles très haute tension ( soixantenaires ) qui pendouillent toujours sur certaines de nos dalles ?
    El-Flayement vôtre .
    Merci

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