Zoheir Ihadaden : Du maquis au journalisme

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Parmi les hommages qui lui ont été rendus, celui qui l’a visiblement le plus marqué émane de ses amis de Béjaïa, sa région, en l’occurrence l’association de Djamil Aïssani qui lui a adressé un message plein de tendresse, non seulement en sa qualité d’homme de culture dont le parcours au sein du mouvement national et l’université est édifiant, mais aussi en tant qu’initiateur du Musée de l’eau à Toudja, le fief de ses ancêtres.
L’idée de ce musée, pour le moins originale, est une nouveauté de par le monde, et c’est ce qui donne encore davantage de relief à cette louable initiative.Invité par le Haut conseil islamique, Zoheir Ihadaden, médersien, a été aussi honoré par les siens, ces anciens de la médersa majoritaires dans la salle de conférences et dont le président de l’association, Aït Belkacem Mourad, s’est fendu d’un vibrant hommage, émouvant qui n’a pas laissé insensible Zoheir lui-même. «Issu d’une famille de lettrés, son frère Abdelhafid était un grand spécialiste du nucléaire dans les années cinquante, Zoheir s’est impliqué tôt dans la politique aux côtés d’El Hachemi Tidjani, Tayeb Thaâlibi, Bensalem. A Résistance Algérienne puis à El Moudjahid, il a œuvré avec la persévérance de l’artisan et la finesse de l’artiste.
Nourri à la source de la médersa, Zoheir a su puiser dans l’authenticité pour magnifier les belles valeurs de notre société. Il a su transmettre ses connaissances avec beaucoup de pédagogie.» Cet enfant de la fière tribu des Beni Oughlis a eu un parcours impressionnant qui témoigne de la détermination et de la vigueur de cet homme peu imposant par la carrure, aux yeux bleus et à la réserve légendaire qui; malgré les vicissitudes de la vie et ses vents contraires, reste optimiste pour l’avenir des générations montantes… Né en 1929 à Sidi Aïch, Zoheir a rejoint Béjaïa en1942 qu’il quitte pour Constantine en1946. En 1949, il est à Alger pour suivre des études supérieures.
Emprisonné à plusieurs reprises, Zoheir affiche clairement ses positions politiques et s’implique dans la lutte armée alors qu’il était étudiant. Il intègre la rédaction d’El Moudjahid dans la clandestinité dès 1957. Sa vocation de chercheur et de journaliste l’imposera comme un des spécialistes de la communication au lendemain de l’indépendance où il occupera des postes importants au ministère de la Culture en étant le premier directeur de l’Ecole supérieure de journalisme. A ce titre, il est à l’origine de la formation d’un grand nombre de cadres dans ce domaine. Zoheir est l’auteur de plusieurs ouvrages liés à ce volet. Son parcours riche et varié a été passé en revue par des témoins comme Bouchaib, Lamine Bechichi, Tahar Gaïd. Une seule zone d’ombre. Dommage que l’organisateur n’ait pas donné la parole au principal concerné qui avait sûrement des choses à dire, ne serait-ce que remercier ceux qui avaient pensé à lui.
Hamid Tahri
Photo © Sami. K
EW 30 06 2011

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