Le dossier des logements sociaux revient au-devant de la scène à la faveur de la mesure ministérielle liée à l’attribution de toutes les unités avant le mois de Ramadhan. Les langues se délient et la protestation prend forme à Béjaïa.
Les bénéficiaires des 60 logements sociaux, issus de différents villages de la commune d’Adekar se sont rassemblés hier matin devant le siège de la direction de l’Office de promotion et de gestion immobilière de Béjaïa afin d’exiger la remise immédiate des clés des appartements qui leur ont été officiellement attribués le 17 décembre dernier. Six mois après, les bénéficiaires ne peuvent toujours pas jouir de leurs appartements et accusent le chef d’antenne de l’Opgi de Sid Aïch de refuser d’exécuter la décision sous prétexte «leur état de dégradation». «Bien qu’une somme de 341 millions de centimes ait été débloquée à cet effet depuis deux mois, rien n’a été fait», constatent amèrement les bénéficiaires dans un document rendu public en marge de la manifestation. Hier, ils sont venus se plaindre auprès du directeur de l’Opgi. «Nous vous demandons de procéder au lancement des travaux dans les meilleurs délais possible, faute de quoi, nous durcirons notre action», ont-ils menacé avant de rappeler que les logements en question ont été réceptionnés définitivement en 2002. Il aura fallu attendre septembre 2011 pour voir la liste des bénéficiaires affichée pour être confirmée en 2013.
Durant tout ce retard, les logements se sont dégradés pour se répercuter sur les délais de remise des clés aux bénéficiaires. Le dossier des logements sociaux revient donc au devant de la scène. Après la mesure ministérielle quant à l’attribution de toutes les unités avant le mois de Ramadhan, les langues se délient et la protestation prend forme à Béjaïa, une wilaya où le secteur de l’habitat compte 31.500 logements répartis comme suit:
16.000 logements ruraux, 9500 logements publics locatifs (LPL) et 6000 logements participatifs. Le Premier ministre avait accordé, lors de sa dernière visite en 2013, un quota supplémentaire de 5000 logements LPL et 6000 autres de type rural. Le projet de réalisation de 4270 logements, tous types confondus, dans la commune d’Oued Ghir, a été lancé le mois de février dernier. Confié à deux entreprises, chinoise et turque, ce quota répondra en partie à une demande estimée alors à 7000 logements. Le programme envisagé dépasse les 8000 unités. 6000 logements seront réceptionnés dans une année et demie dans la commune de Béjaïa, en attendant la concrétisation d’un autre projet de 2000 logements au plateau de Sidi Boudrahem. 380 autres unités y seront réalisées dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. Il est prévu aussi la récupération, au début de la prochaine rentrée universitaire de 250 logements sociaux de Sidi Ali Lebher, mis à la disposition de la direction des oeuvres universitaires et l’attribution de 195 autres dont la liste des prébénéficiaires est prête. Dans la commune de Sidi Aïch, une nouvelle ville de 20.000 habitants, selon le maire de cette localité, est au programme. 955 autres unités sont en cours de réalisation dont 140 logements à Amizour, 265 à Kherrata, 80 à Souk
El Tenine, 202 à Adekar, 35 à El Kseur. Pour le programme Aadl, des centaines d’unités seront réalisées sur les territoires des communes de Sid Aïch, El Kseur, Akbou et Amizour. Si la wilaya de Béjaïa est bien dotée en la matière, il reste que la réalisation fait défaut en raison d’un certain nombre de facteurs liés, notamment à l’inertie de l’administration concernée, mais également aux manques de foncier et de l’outil de réalisation.
Des raisons sont souvent avancées pour expliquer ce cumul de retard. Un retard qui s’illustre également sur le plan des attributions. Le cas de la commune d’Adekar et de Béjaïa en illustre bien la situation.