« Des petits rien, rien que des mots » par Rabah BELLILI
«Ecrire, c’est une manière de regarder les choses et de les traduire».
Cette citation de Françoise Sagan, a une résonnance et une raisonnance en moi.
Le mot raisonnance n’existe pas, bien sûr, mais moi il me plait bien. Il me fait sourire
à le dire, à l’écrire et à le redire.
Dans raisonnance, j’entends raison. Cela rime avec chanson. J’entends chance,
danse, «Douce France, cher pays de mon enfance». Une belle mélodie qui nous
emmène loin, bien loin aux quatre coins du pays, à Carcassonne ou à Toulouse, aux
pays des conteurs et des poètes, Henri Gougaud, Charles Trenet ou dans les
Cévennes chez Jean Pierre Chabrol.
Ou bien encore, c’était l’année passée, une journée inoubliable avec Jean Claude
Carrière, chez lui dans ce petit hôtel particulier près de Pigalle.
Pigalle, et les petites femmes de Serge Lama, ou bien Pigalle la blanche de Bernard
Lavilliers.
Les mots, voilà mon plaisir au quotidien.
J’aime les mots car ils m’emmènent en voyage. Compagnons et magiciens. Ils sont
capables de tout. Ils m’ont fait voyager en bien des endroits.
Là-bas, c’est un beau pays, à moitié réel, à moitié imaginaire, entre mémoire et rêves
entre réalité et désirs. Mes petits riens du quotidiens, des mots murmurés, chantés,
récités, criés, déclamés, joués, offerts ou bien volés, ou encore cueillis à l’improviste,
inattendus, comme par surprise au détour d’une page, d’une phrase, d’une image.
Les mots ils m’ont souvent invité ailleurs, à être et à vivre.
Les mots, je les aime car ils éloignent tous les maux.
J’aime la compagnie des conteurs, des bateleurs, camelots ou bonimenteurs.
L’un d’eux a dit:«les mots, il suffit de les aimer pour qu’ils vous racontent des
histoires».
Alors oyez, oyez, cric, crac, un dernier mot: Amachahou, Il était une fois…
Rabah BELLILI 29 décembre 2021