ERENAV BÉJAÏA MALGRÉ LES ASSURANCES DU PDG
Les travailleurs menacent de radicaliser leur mouvement
Alors que la direction générale de l’ERENAV appelle les travailleurs de l’unité de Béjaïa, en grève depuis plus d’un mois, à reprendre le chemin du travail, les grévistes campent sur leur position et comptent poursuivre leur mouvement parce qu’ils ne voient en cet appel, qu’une « manœuvre de plus» de leur administration, visant la division des rangs des travailleurs. Ceux-ci, ne voyant à l’horizon aucune prise en charge effective de leurs revendications, ont réagi, hier, à travers une déclaration dans laquelle ils ont dénoncé les manœuvres de leur direction et ont réitéré leurs revendications qui sont, rappelons-le, la sauvegarde de tous les employés, la réintégration des quatre syndicalistes licenciés, l’arrêt des poursuites judicaires à l’encontre de six autres travailleurs et le respect de la dignité des travailleurs et de leurs liberté de s’organiser. Les responsables de l’EREVNAV ont tenu à préciser que l’entreprise qu’ils dirigent ne tient à licencier aucun travailleur, au contraire, un renforcement du personnel par 1500 nouveaux travailleurs est prévu pour la nouvelle année. Une affirmation considérée comme un « faux subterfuge » pour rompre la grève, puisque dans leur déclaration, ils ont fait état de l’annulation des contrats de la majorité des agents de sécurité au niveau de l’unité de Béjaïa. Dans leur déclaration, les travailleurs « rejettent fermement ces mesures abusives et arbitraires qui relèvent de la volonté du directeur local d’aller au bout de ses tentatives pour casser la mobilisation des travailleurs », lit-on également sur la déclaration.
La dernière provocation du directeur, selon les travailleurs, a eu lieu le 2 du mois courant, quant celui-ci, accompagné d’une poignée de travailleurs et d’un huissier de justice pour tenter de briser la grève et provoquer des affrontements entre les travailleurs. Face à cela, les grévistes ont appelé leurs camarades pour redoubler leur vigilance et leur mobilisation pour ne pas s’éloigner des objectifs fixés au départ. La situation est, donc, loin de voir le bout du tunnel. Pour appuyer leur mouvement, les travailleurs de l’ERENAV, ont appelé, à travers leur déclaration, leurs camarades des unités d’Alger et d’Oran, et ceux des différentes entreprises de Béjaïa, pour qu’ils se solidarisent avec eux, et invite, par ailleurs, l’union de wilaya, à faire avancer leurs droits et leurs intérêts. Dans la même perspective, ils comptent comme ultime recours, observer une grève de faim dans les prochains jours. D’ailleurs des tentes ont été d’ores et déjà installées sur la route de l’arrière-port par des travailleurs déterminés à faire aboutir leur plateforme de revendications coûte que coûte.
M. H. Khodja
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05 01 2013