Sans jugement ni procès
Peut être pour un mot,
Une caricature
Une broutille
Un regard
Peut être pour un mot,
Une caricature
Une broutille
Un regard
Un malentendu
Parce que nous ne parlons pas la même langue
J’avoue que je suis coupable de tous vos préjugés
Coupable d’être différent
Et de vivre avec vous
Je reconnais votre magnanimité et votre équité
Coupable d’être différent
Et de vivre avec vous
Je reconnais votre magnanimité et votre équité
Quand vos enfants m’ont insulté
Vous n’avez rien dit
Pendant qu’eux faisaient la prière
J’avoue je lisais cinq fois par jour et parfois même un peu plus Kateb Yacine, Feraoun et Mouloud Mammeri
Tahar Djaout, Kamel Daoud, Omar Khayyâm et Khalil Gibran, Paul Verlaine, La Fontaine, Guillaume Apollinaire, Boris Vian, Jacques Prévert et bien d’autres poètes
en écoutant Léo Ferré, Matoub, Idir ou Aït Menguellet.
A l’heure du destin
Malgré votre sentence
Je me sens serein et léger
Sans voile ni chapelet
Heureux d’avoir rencontré bien des fois
La générosité humaine
Qui apaise tous les maux
Celle qui remplit les jours et les nuits
De ce bien être étrange et mystérieux
Du plaisir d’être ensemble sans arrières pensées
Même si nous n’avons pas parcouru les mêmes chemins, prié sur les mêmes tapis et bu dans les mêmes coupes.
Je suis fière de mes enfants et de celle qui partage mes jours.
Que cela vous plaise ou non
Ils ont appris le respect d’eux même en respectant les autres.
Nous ne sommes pas mieux, ni moins que les autres.
Nous sommes tout simplement nous même.
Je relis le conseil, maintes fois répété, pour passer le relai à notre descendance :
» Vis une belle et honorable vie, quand tu deviendras âgée, tu t’en réjouiras à nouveau par la pensée ».
Dans mon viatique au pied de la potence, vous trouverez mes sentiments en toute sincérité, des images du passé, quelques mots pour mes proches. Pas besoin de leur dire, pas besoin de les entendre, nous savons que nous nous aimons.
Rabah Bellili