Je suis l'oubli…

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Il arrive que certains écrivent et marquent leurs corps d’images et de mots pour me défier. Moi sans effort, je laisse libre cours au sablier qui leur est dédié.
Les grains s’écoulent inexorablement. Le temps mon allié par excellence efface toutes les traces.
J’égare les voyageurs dans le désert comme le maître de leur destin.
Avec le vent siroco ou harmattan, une dune ressemble à une autre dune, un rocher à un autre rocher, un palmier à un autre palmier.
Je suis l’oubli, comme un réconfort, j’atténue les épreuves du présent et les tourments du passé.
Je suis l’oubli. Je suis qui ? Je suis toi, lui, elle et nous. Je suis un instant de vie.
Comme un doute, une attitude, je suis une réalité et en même temps une fiction.
Je fais naître la confusion, l’interrogation et l’affirmation, erronées ou justes, nul ne le sait.
Je suis l’oubli. Je suis où. Je suis blé. Je suis bien. Je suis à la lie des intentions.
Je suis où ? Dans ta mémoire, tu me cherches, crois me trouver, te perdant ainsi dans des méandres improbables.
Je suis l’oubli car je suis le seul à me souvenir de tout.
Certains me réclament un droit… Droit à l’oubli…
Le paradoxe dans le refus insensé de l’oubli d’oublier.
Je suis le piment et le sel de la vie, comme le chante si mélodieusement Harry Belafonte :
« Try to remember when life was so tender and sorrow “.
Quand je suis là le souvenir est toujours présent lui aussi.
Rabah Bellili
Le mardi 27 mars 2018

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