Kabylie-artisanat – traditions: Forgerons d’Ihitoussene ( Bouzeguene): Pèlerinage et ressourcement à Bajou dans la daïra de Chemini – 12 août 2009 –

Partager

Bouzeguene, 12 août 2009 (bms)- Les forgerons d’Ihitoussene dans la commune de Bouzeguene, village de forgerons qui tire sa toponymie de son métier de la forge, perpétuent une tradition vieille de plus de trois siècles en se rendant dimanche 9 août au village de Bajou où ils furent, comme de coutume, accueillis chaleureusement par les descendants du Saint Sidi M’hand El Hadj au sein de la communauté des Imravdhen de Takhlijth.
Takhlijth, parée de ses plus beaux atours a ainsi résonné toute la journée des douces clameurs annonciatrices d’un événement confraternel qui tire son origine de l’histoire de trois vénérables hommes au fabuleux destin, Ahitos , Sidi Moussa et Sidi M’hand El Hadj liés par une amitié et une solidarité sans faille qui s’est exprimée à travers les générations par des liens ancestraux qui ont résisté au temps et aux hommes.
Ahitos , Sidi Moussa et Sidi M’hand El Hadj : histoire d’une amitié séculaire
Pourquoi cette manifestation annuelle qui se tient le premier dimanche de chaque mois de septembre depuis environ 350 ans hormis cette année en raison du calendrier ramadhanesque ? Selon des recoupements de témoignages, Sidi M’hand El Hadj, disciple de Sidi Moussa qui avait accueilli sur ses terres Ahitos, était à l’origine de l’installation définitive de l’ancêtre des forgerons à Ihitoussene. Ahitos s’était résolu un jour à déménager dans une autre région économiquement plus prospère. Mais c’était sans compter sur la solidarité et l’amitié des deux Saints hommes.
Sidi M’hand El Hadj et Sidi Moussa l’assurèrent de leur sainte protection et de leurs salvatrices bénédictions qui s’avérèrent justes puisque les descendants de l’illustre forgeron s’implanteront à travers 17 wilayas du pays grâce à un savoir-faire transmis de génération en génération et une technicité qui leur avait valu de se hisser à un niveau appréciable de technologie qui leur avait permis de percer le secret de la fabrication des armes. Des armes qui avaient servi durant l’insurrection armée de 1871 et dans les différentes batailles qui opposèrent les guerriers kabyles aux forces d’occupation de l’époque.
Allem Makhlouf et Belkacem Ramdane ou la rencontre de deux maîtres forgerons
Dimance matin, les premier hôtes des Ath-Weghliss marqueront une pause dans un café au centre de la ville de Chemini où exercent encore quatre forgerons d’Ihitoussene ayant migré à Semaoun dans les années 1830. Les quatre ateliers tenus respectivement par Hitachi Ameziane , Kaci , Hamou et Saïd sont situés dans ce qui constituait autrefois un endroit névralgique de la ville.
Parmi les forgerons d’Ihitoussene, l’on a remarqué quelques figures emblématiques de ce noble métier, des maîtres forgerons ayant pris à cœur leur métier au point de l’ériger au rang de seconde religion : Allem makhlouf et Belkacem Ramdane. L’ émouvante rencontre entre ces deux illustres forgerons aujourd’hui âgés de 88 ans marqua les présents. De chaudes larmes coulèrent des yeux de ces êtres qui ont voué toute leur vie à leur noble métier par lequel ils ont sauvé la paysannerie durant la période de famine et de disette. La famille de Allem Makhlouf a migré à El Flaye dans les années 1750 sur demande express de ce village alors que Belkacem Ramdane avait rejoint la forge familiale de M’sila à l’âge de 7 ans en 1929.
Les descendants de Sidi M’hand El Hadj se souviennent
Velqacem ath El Hadj descendant du saint homme Sidi M’hand El Hadj est le modérateur de la manifestation à Takhlijth. Enfant , il avait accompagné l’événement et c’est à juste titre qu’il hérite de ce rôle qui lui tient à cœur. Son intervention sur la relation qui lie Ahitos et son ancêtre fut beaucoup appréciée par l’assistance qui savourera une autre version livrée avec moult détails par Nacer Hammoum dit El Hadj Nacer qui s’est inspiré du témoignage de feu Aliane Hadj Amar et des descendants de Sidi Moussa. Des versions proches qui pousseront néanmoins les jeunes générations à s’interroger davantage sur l’histoire et l’origine de leurs illustres ancêtres ainsi que sur leur aventure humaine commune.
Donner un sens à la rencontre de Bajou
Il faut se rendre à l’évidence que beaucoup de temps a été perdu sans que l’on ait songé à capitaliser un événement qui fait date dans l’histoire de la région depuis plusieurs décennies. C’est ainsi que le principe de hisser cette rencontre annuelle à un niveau qui est le sien a été retenu.
A l’avenir l’événement sera accompagné d’un ensemble d’activités culturelles qui seront parrainées par les vieux et conjointement menées par les deux communautés, notamment les jeunes, afin de passer à un stade plus élaboré de la rencontre à travers des expositions, des conférences-débats et des communications qui serviront de référence aux nouvelles générations. L’idée de s’ouvrir vers l’extérieur en faisant participer la région de Chemini et ses hommes de culture aux activités culturelles de Takhlijth mérite également réflexion …
Offrandes et bénédictions
Le pèlerinage du 9 août ne déroge pas à la règle côté offrandes et bénédictions après la waada qui a réuni les deux communautés dans une ambiance confraternelle. Très émouvants furent ces instants empreints de générosité et de partage entre les forgerons venus des quatre coins du pays et les habitants de Takhlijth dont les ruelles ombragées étaient autrefois parsemées de vignes et de figuiers dont la récolte ne se faisait que le jour de l’arrivée des forgerons d’Ihitoussene . La rencontre de dimanche fut marquée par une participation record de jeunes réveillés à la nécessité d’assumer un jour cet héritage et de perpétuer une tradition vieille de 350 ans.
Hammoum Salem
Information libre de tout droit
http://kabylie.unblog.fr/2009/08/12/kabylie-artisanat-traditions-forgerons-dihitoussene-bouzeguene-pelerinage-et-ressourcement-a-bajou-dans-la-daira-de-chemini-12-aout-2009/#comment-9745

9 thoughts on “Kabylie-artisanat – traditions: Forgerons d’Ihitoussene ( Bouzeguene): Pèlerinage et ressourcement à Bajou dans la daïra de Chemini – 12 août 2009 –

  1. En quelle année est mort SIDI MHEND EL HADJ et à quel âge ? Il est originaire de Bajou daïra de Chemini.
    Salutations.

  2. HISTOIRE DES FORGERONS D’IHITOUSSENE :
    Il semble que tout le monde s’intéresse à l’histoire du village Ihitoussène. C’est bien mais il faut entreprendre des recherches sérieuses et produire des témoignages vivants pour ne pas dire n’importe quoi. Il ne faut pas que cette histoire reste, tout simplement, que des sentiments éprouvés ou poétiques dédiés à sa renommée.
    Il est de notre devoir de réagir face à tout ce qui se dit autour du forgeron et du village Ihitoussène.
    Concernant certaines publications sur Ahitos, je dois dire que c’est l’histoire de la mythologie grecque : Apparenter le forgeron d’Ihitoussène au Dieu du feu et de la forge relève d’une pure utopie et d’une mystification de l’histoire.
    On ne peut pas déterminer l’origine d’une personne sur une simple indication de nom ou d’un témoignage d’un tiers peu crédible. Beaucoup de pseudonymes se ressemblent ; Ils se rencontrent un peu partout dans le monde : Au Maroc, en Algerie, en Espagne, en Europe…
    la recherche entreprise est vraiment simple et limitée ; elle n’apporte aucun élément nouveau vérifiable. Nul n’est en mesure d’affirmer l’origine du forgeron car sa descendance ne se souvient pas de lui, ni d’où il vient.
    Les versions rapportées ne sont pas fondées et sont imaginatives. C »est l’expression d’un zèle soutenu. Il n’y a aucun rapport entre les Phéniciens qui viennent d’Asie-Mineure et l’Européen originaire d’Alsace-Lorraine annexée en 187O à la Prusse.
    Les familles n’ont aucun souvenir de ces Martyrs de 1857 et de 1871. Cette période héroïque est méconnue de tous.
    Les citoyens d’Ihitoussène ne se retrouvent plus devant toutes ces déclarations, parfois, infondées. Il faut revisiter l’histoire, interroger la mémoire collective, en entreprennant des recherches plus sérieuses et approfondies.
    Emportées par une vive euphorie, certaines personnes se sont appropriées ce créneau et en font leur commerce quotidien sur Internet jusqu’à créer une confusion générale.
    Voici quelques exemples d’incohérance dans les récits publiés à ce jour :
    – Au XVIIe siècle, les forgerons prenaient le train . A cette époque, le train n’avait pas encore sifflé !
    – La famille Allem a migré en 175O : A cette date Ahitos venait tout juste de s’installer ; ses enfants ne sont, peut-être même pas nés.
    – La forge d’Ihitoussène est pionnière dans la région et même dans le Maghreb : La forge a existé depuis la nuit des temps et un peu partout dans le monde, au Maroc, en Afrique du Nord, en Kabylie et dans certains villages. Il parait que la forge de Bouzeguène-village a précédé celle de Ahitos, quoique de moindre importance ; toutefois cette affirmation est à vérifier dans le milieu des Ath-Idjeur.
    – Hitache Mohand qui prétend avoir visité l’atelier de Ahitos installé à Hidous (Rif-Maroc), doit donner des détails. Le Maroc est tout juste à côté.
    – La famille Abdelli n’est pas en mesure de raconter son histoire et de dire la vérité sur son origine, pourtant cela date d’hier.
    – Les frères Hitachi (Ameziane, Kaci, Hamou, Said) ne pouvaient pas migrer en 1830 ; ils ne sont pas encore nés. A moins que c’était leur grand-père.
    – Faute de généalogie préétablie, il est difficile de situer toute descendance ou événement précis.
    – La réussite de Ahitos et de ses enfants est le resultat de leur travail. La bénédiction des marabouts voisins ou d’ailleurs n’a jamais fait effet sur cet art. C’est à la force de leurs bras et à la sueur de leur front qu’ils se sont forgés cette renommée : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ».
    Les prières sont vaines et inutiles dans ce métier qui exige force et adresse.
    – Le pelerinage à Bajou est une coutume perpétuée par les marabouts qui continuent à profiter de la naïveté des Fils de Ahitos. Cette tradition ancestrale ne date pas de 350 ans ; elle est à peine de 250 années.
    – On ne connait pas la date exacte de la photo des vieux forgerons.
    En conclusion, rien n’est encore fait ; beaucoup de travail reste à accomplir pour connaître l’histoire de ce village qui garde encore jalousement ses secrets.
    .

  3. Bonjour
    Juste une question. qui connait la famille haddak de tazrout en kabylie .famille de forgeron

  4. A PROPOS DE BAJOU :
    L’offrande de Bajou n’est qu’un rituel encouragé et perpétué par les marabouts pour uniquement assouvir leur besoin matériel et profiter des intérêts ainsi produits. C’est une rencontre de dupes simplement. Personne n’a le droit d’obliger les citoyens à prendre part à cette manifestation néfaste.
    Notre ancêtre a payé un fort tribut pour demeurer dans cette région. Depuis son installation, il a été manipulé sans cesse et mis à rude épreuve par les antagonistes avides de tout et qui ont bu le calice jusqu’à la lie. Ahitos et ses enfants ont enduré des situations d’hommes exploités à la longue. Les marabouts ne font jamais de cadeau si ce n’est qu’avec crédit potentiel. La bénédiction dont parlent certains est en réalité une soumission crédule et humiliante voire une malédiction ancestrale.
    Les villageois doivent prendre conscience que le temps de la mystification est révolu et en finir, une fois pour toute, avec cette pratique qui n’est ni un droit originel, ni un devoir religieux sacré. Les clauses du contrat liant le Forgeron aux marabouts ont été honorées judicieusement.
    Ce qui est désolant et aberrant dans cette affaire, c’est que notre illustre aîeul, qui croule sous une lourde dalle de pierre quelque part au vieux cimetière de Anar, n’a jamais fait l’objet d’un hommage particulier ou d’une quelconque cérémonie commémorative. C’est à croire qu’il n’a jamais existé. D’ailleurs, ses enfants ingrats ne situent et ne se souviennent même pas de sa tombe.
    Pour tant de services rendus, ce prophète du savoir-faire ne mérite-t-il pas un mausolée érigé en guise de mémoire et de reconnaissance !
    Il est temps de penser à la réalisation d’une tombe symbolique, comme celle du soldat inconnu, implantée sur le site même de la vieille forge, au lieu d’invoquer ou d’aller vénérer son voisin dans une lointaine contrée.
    L’histoire n’ est effective que si ses repères sont bien établis. La malédiction de l’oubli, omniprésente, ne pardonne pas !

  5. VILLAGE IHITOUSSENE (Bouzeguene).
    Ceux qui relatent l’histoire des campagnes françaises en Kabylie ont tendance à vanter leur village (manipulation) au détriment de toute une région colonisée. Le manque de documents et d’écrits authentiques ont laissé la place à des récits fantaisistes, non fondés et loin de toute réalité. Quand la vérité vient à manquer, les rumeurs prennent le relai. Un point majeur a été ignoré volontairement par tous et qui fait référence aux différentes batailles et insurrections (1852-1871 et 1954) : La participation certaine et l’apport considérable du village IHITOUSSENE (Ath-Idjer) en hommes et armes à feu fabriquées par eux-mêmes. Ce village fait toujours l’objet de déstabilisation soutenue par des collaborateurs encore en activité, par le laxisme des autorités et par des voisins hostiles et jaloux de son passé laborieux et de sa renommée incontestable. Village unique en son genre, il devrait être reconnu et classé comme patrimoine national et historique. La recherche de preuves tangibles est un devoir : Les archives existent bien quelque part.
    “On a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux”.

  6. oui je la connait et je viens de tazrout chemini bejaia et je suis un membre de cette famille et je me demande qui vous ete

  7. salut , juste je voulais savoir a peu pres dans qu’elle epoque Ahitous c’est installe a bouzeguen , car ma mere est de la bas merci bien a bientot

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *