Dégradation. La vallée de la Soummam est une zone qui s’étant sur une superficie de 12 453 hectares. S’étendant de la région d’Akbou à Bejaïa, elle compte une vingtaine de communes éparpillées sur les deux rives du cours d’eau qui porte d’ailleurs le nom de cette zone, l’Oued Soummam.
Ce dernier vient du mot kabyle « Asemmam », qui signifie acide. Une acidité qui tire son origine du tamaris, un arbuste poussant le long d’oued, dont les feuilles une fois tombées donnent aux eaux ce léger gout amer. Néanmoins l’oued Soummam, ne cesse de faire l’objet de toutes sortes d’agressions. En effet, les villages greffés tout le long des contreforts de chaines de montagne et les villages non loin du cours d’eau, ne cessent de déverser chaque jour que Dieu fait leurs eaux usées directement dans le fleuve. Les diverses sablières de la région mues par le gain contribuent elles aussi à cette catastrophe écologique en mettant à nu le ventre de la Soummam, par extraction effrénée de sable, outre l’utilisation de son eau pour l’irrigation ou l’élevage du bétail. Pourtant intimement lié à l’histoire de la région, un autre facteur polluant s’ajoute à la liste. Ce sont en fait les différentes unités industrielles qui abreuvent son lit de toutes sortes de déchets. Par ailleurs, le fond de ce grand cours d’eau est devenu le réceptacle de divers débris et gravats. Du coup, cet écosystème, où vivent plusieurs espèces animales, demeure plus que jamais menacé d’une catastrophe écologique, résultat de la pollution en tout genre. Dans le même ordre d’idées, la décharge publique sise à la sortie de la ville de Sidi Aich, implantée aux abords mêmes de la RN 26, n’est pas en reste dans la pollution dudit oued, en raison des monticules de détritus qui sont fréquemment refoulés directement dans son lit.
Un constat des plus désolant qui fait mal au cœur au propre comme au figuré, car il suffit juste de longer ce cours d’eau autrefois limpide qui exhale aujourd’hui des miasmes pestilentiels répugnants. Un gigantesque égout à ciel ouvert ! Ceci dit, l’écologie ne semble pas au programme des autorités locales, et ce, en dépit des efforts consentis par l’organisation mondiales de la santé (OMS) en direction des Etats, les incitant à élaborer des programmes nationaux de lutte contre la pollution. Un appel qui semble tomber dans l’oreille d’un sourd ! Des mesures urgente doivent donc être prises afin de remédier à cette situation et faire face au danger qui guette notre rivière la Soummam, d’autant plus qu’il s’agit de l’avenir de toute une région. Cette dernière rappelons-le est classée zone humide protégée par un arrêté du wali datant du 06 mai 2013, après avoir été retenue en 2011, dans la liste Ramstar, un traité international pour la conservation des zone humides. Et pourtant, au jour d’aujourd’hui, elle demeure sans aucune protection.
Mohamed Haddad
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