Les retraités refusent de battre en… retraite

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“Nous allons cesser de rester les bras croisés, à nous morfondre sur les bancs publics, nous ne voulons plus être le citron qu’on a pressé et qu’on jette…”
Voilà, en substance, le message délivré à l’adresse des pouvoirs publics, émanant d’une toute récente rencontre de retraités à Béjaïa, dans un local sis à la mythique rue du… Vieillard.
En fait, d’autres rencontres, nombreuses et sporadiques, avaient déjà eu lieu dans des quartiers, des cafés et autres endroits. Improvisées, tout à fait informelles. Tout à fait compréhensibles du fait que les retraités, notamment les plus défavorisés, soient éparpillés et ne disposant pas d’une association (du moins en ce qui concerne la wilaya de Béjaïa) dûment structurée, monolithique, et encore moins d’un local qui leur aurait été affecté dans la perspective d’un besoin de se réunir périodiquement et de se concerter à propos de questions qui concerneraient leur statut et autres aspects sociaux relatifs à leur condition.
Le Snapap-Béjaïa, ayant “ouvert” en son sein une structure chargée de “gérer” les doléances des retraités, tous statuts confondus, les a même appelés récemment, par le biais d’affichage public, à “se mobiliser autour de leurs légitimes revendications, alors que les barons de l’import-import sont les choyés du système.” Les revendications se suivent et ne se ressemblent pas, mais celle qui est lancinante et prend de l’ampleur est le vœu de voir les pouvoirs publics accorder la validation des deux années du service national aux retraités de la proportionnelle.
De toute évidence, le dénominateur commun des aspirations des petites retraites demeure l’annonce, par le gouvernement, de l’officialisation de cette augmentation appelée “fourchette entre 40 et 60%”. Mais surgissent, ensuite, des revendications “spécifiques”.
Dont la validation des deux années (24 mois, sinon plus, quand il y a eu rappel sous les drapeaux), du service national pour cette catégorie de retraités qui en sont privés, frustrés, à savoir ceux qui sont partis en retraite proportionnelle. “Il est, pour le moins, inconcevable que les retraités sortis après 32 années de service bénéficient de cet avantage consistant en la validation des deux années du service national et qui entrent par conséquent dans le calcul des années de cotisations dès qu’ils ont 60 ans révolus et que ceux qui sont partis en retraite proportionnelle en soient frustrés.
Cette disposition textuelle, non seulement n’obéit à aucune logique, mais elle est même sadiquement paradoxale en ce sens qu’il est évident que ce sont davantage les « proportionnels », dont les pensions sont amoindries, qui en ont le plus besoin ! L’on ne cesse de faire savoir que la plupart des retraités de l’éducation nationale, en particulier, pensaient faire acte de solidarité, de compréhension, d’honnêteté intellectuelle et, enfin, de patriotisme en décidant de partir en retraite proportionnelle, un “produit” proposé, à l’époque (fin des années 1990/2000) avec force publicité par les pouvoirs publics. Il s’agissait de céder nos places aux jeunes licenciés et autres ingénieurs. Finalement, il s’est avéré que ce n’était qu’un leurre, dès lors que ladite “formule” omettait d’avertir clairement que le retraité à la proportionnelle n’allait pas bénéficier de l’inclusion des deux années du service national à 60 ans dans le re-calcul de la pension de retraite.”
Il ressort, à travers leurs divers conciliabules (mais dont les décisions saillantes finissent par converger et faire consensus), qu’en tout état de cause les retraités de l’éducation nationale, en particulier, “appréhendent puissamment et franchement des intentions de désolidarisation prêtées aux syndicats autonomes (Cla, Cnapest, Unpef, SNTE…) quant à leur sort à propos d’une retraite après 25 ans de service que viendrait, éventuellement, à accorder Benbouzid”, comprendre par là que cet acquis potentiel à venir devrait également les concerner (retraités de l’éducation) et avec effet rétroactif.
Par : Mustapha BENSADI (Liberté du 19/12/2011 )

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