NOUARA AZZOUG, une femme exceptionnelle: mariage d’amour avec Zerouki Allaoua contre sa famille, participation à la bataille d’Alger,…..
Azzoug Nouara est née a Akbou dans la vallée de la Soummam en 1932, fille de Lahcene et Fatima Azzoug. Elle est une parfaite inconnue du grand public. Pour cause, elle n’avait écrit aucun livre pour raconter l’histoire de sa vie. Aucun livre d’Histoire ne rapporte en son sein son histoire. Nouara ne chante pas, elle ne danse pas, elle n’est pas artiste. Elle n’a conduit aucune armée vers les feux doucets de la victoire. Ni la vierge Marie, ni l’ange Gabriel ne sont apparus devant elle pour lui souffler la marche à suivre pour devenir une sainte.
Dans sa vie Nouara avait une chance, celle d’aller à l’école et de décrocher son certificat d’étude. A son époque, à la fin des années quarante, dans les villages kabyles les lauréats de ce fameux sésame se comptaient sur les doigts d’une seule main. Aller à l’école n’était pas seulement une aubaine mais une lumière pour les yeux. Cet épisode de sa vie va changer le cour de son destin.
Issue d’une famille relativement aisée et surtout soucieuse des traditions et de tous les « ce qu’on dira-t-on », l’avenir ne s’annonçait pas du tout rose. Et comment ? Dans la Kabylie des années quarante le poids de l’archaïsme s’abattait sur les épaules encore frêles des filles au fur à mesure qu’elle grandissait. Jusque au jour fatidique du mariage où à ses dépends elle découvre la dure réalité de sa condition de femme, cette facette passée sous silence de la condition humaine. C’est écrit dans le grand livre, des injustices, Nouara est promise, comme des milliers de femmes avant et après elle, à une vie de soumise, de recluse.
Une fois son diplôme rangé, enfoui entre les pages jaunies du « Jacinthe noire » roman de Taos Amrouche paru à la même époque en 1947. Elle dégaina son regard critique sur cette société qui voulait faire d’elle une esclave. Promise en mariage à un cousin, elle se rebella en s’opposant à la noce. Malgré les brimades et les menaces de la famille, elle ne céda pas d’un iota. Femme amoureuse, elle ne voulait personne d’autre que l’élu de son cœur comme mari, c’était Zerrouki Allaoua.
Les noces avec l’artiste sont célébrées en 1951, comme d’autres célébraient le deuil. Sans fête ni joie villageoise le jeune couple déménage à Sidi Aich après avoir vendu tout ce qu’il possédait.
Puis vint l’exil en France, les conditions de vie se durcissaient un peu plus d’avantage. Pendant qu’elle s’occupait de sa petite famille avec ses deux enfants. Elle découvre la double vie de son mari. Une vie parallèle partagée, avec la Française.
1957 elle rentre au pays et s’engagea la même année dans l’armée de libération nationale ALN. Elle participe à la bataille d’Alger et tomba en martyre en 1961.
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