NOURREDINE YAMOUNI . Thayri et ses doux leurres

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Le paraître ne dissimule en rien, les incongruités de l’être. Les apparences ne sont que l’apanage du factice. Ô, mère vie, tes enfants s’embastillent dans des comédies, sans décor où chacun joue son petit théâtre ! Les répliques y sont données, pêle-mêle. Les temps sont durs et les aspirations avides. Les tartufferies et fausses dévotions ont atteint leur apogée. Thayri se dispute au cœur, l’amour du plus offrant. Présents d’argent, diadèmes en or et rhétoriques, tiennent la dragée haute à l’amoureux fou, hagard et éperdu sous le faix des circonstances. La dulcinée éblouie par le scintillement des perles à prix coûtant, n’a d’yeux que pour ce qui brille. Là où il est, le cœur a beau briller de mille feux, elle n’y verra que du feu. Embrasé, bringuebalant, confiné ; le cœur est à son tour étourdi. S’il bat la chamade, il frôlera l’infarctus. S’il se tait, il ratera son aubade.
Thayri encore. Thayri, toujours…
Qu’est-ce qu’elle aura fait voir de toutes les couleurs, au commun des mortels ! Le cœur ne grisonne pas, les cheveux, si ! La pauvre tête qu’on a s’envide ; le cœur, non ! Ainsi va, le plus noble des sentiments. Ainsi, ressurgit à tout instant, la plus inextricable des passions.
Ô, femme, pourquoi es-tu, ainsi ? Pourquoi, es-tu, le plus doux des leurres ? Oui, tu n’es que douleurs ! Partout là où tu te trouves, un cœur bat pour toi. Un homme pleure en cachette puis se saoule jusqu’à plus soif. Ainsi donc, tu es la plus belle des créatures. Sans toi, l’homme ne sera plus que l’ombre de lui-même. Tu as fait chanter les plus grands de ce monde et poétiser à satiété, tout homme qui ne rougit pas de ce que son cœur lui dicte, comme passions et maux.
Avec ses mots, Nourredine le bohême, Nourredine, le tailleur de rimes, a dit les choses à sa façon, dans la plus belle des langues: la sienne !
La prose coule à flot. La mémoire ne lui tient pas rigueur. Des dizaines de poèmes, en tête. Prude, quelque peu taciturne, la gestuelle vive, le regard lointain. Nul besoin d’une feuille et d’un crayon, pour sculpter dans son âme enchantée, sa plus ensorcelante des passions : la poésie.
T.Taïbi

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