Sous le chemin, un caroubier accroché à la pente bien accentuée.
Un peu plus en dessous, en contrebas, sur deux rangées en escalier, les grenadiers de mon grand-père, près de Thala Yeslé, la fontaine du fiancé, ainsi appelée pour la source dans la ravine et une histoire oubliée.
Le regard porte loin, très loin, sur le versant en face des Aït Ouaghliss, et aussi là-bas au fond de la vallée, là où les collines semblent se joindre, Sidi Aïch. Au-dessus de la rivière, tout en longueur, la ligne de chemin de fer, une seule voie. On ne la voit pas, on la devine, on l’imagine. Elle devient réelle et se fait entendre même, quand le train passe dans un sens ou dans l’autre.
La terre est rouge rose par endroits, à d’autres mouchetée du vert persistant des oliviers et ombrageux des figuiers.
Le panorama me fait face, l’air et le vent adoucissent les excès du jour.
La fontaine à deux pas chante une mélodie légère, comme un murmure, une confidence, des gazouillis de mon oreille au cœur, des frissons, des frissons de terre, une fraîcheur des sens.
On entend parfois les bergers qui sifflent et font d’étranges bruits, trrrooo, trroo, … pffuuuiii, pffuuiiii, pffuuiiii …. Tche tche thce, … Tche tche tche …. Ils claquent leur langue pour se signaler et parler à leurs bêtes et aux gens des chemins.
Cette vallée sous mes yeux, comme à l’intérieur de moi, profonde, lumineuse, rassurante, montagneuse.
Une respiration et une inspiration.
Ce ne sont pas que des images mais, un être, des êtres bien vivants, attachants, pour lesquels on ne veut prendre ou perdre distance.
Un bien-être et des sensations, paisibles, silencieuses et délicieuses.
Qu’elle est belle ma vallée.
Rabah Bellili
Le mardi 30 janvier 2017
Regards tranquilles sur ma vallée