Au quatrième jour du mois sacré du Ramadan, les prix flambent dans les commerces et le marché de la ville de Sidi Aïch.
Les promesses des responsables d’inonder les marchés pour casser les prix des produits alimentaires, les appels incessants des oulémas et associations de défense des consommateurs à une pratique rationnelle et plus raisonnable des prix, n’ont point apaisé les souffrances des citoyens, plus particulièrement ceux de seconde zone. Ils sont du coup pris sous les feux croisés des besoins incessants de leurs familles d’un côté et la flambée des prix de l’autre. Plus qu’une mauvaise habitude, la hausse des prix des produits alimentaires durant le mois sacré du ramadan est devenue une coutume ancrée dans le mentalité de nos commerçants. La surconsommation des ménages durant cette période reste aussi la plus grande et la plus complexe des énigmes, sinon comment expliquer le fait que des consommateurs qui se plaignent de la hausse des prix, achètent à tour de bras et consomment sans limite en même temps? Déjà la veille du premier jour de ramadan, dès les premières lueurs de la journée, la ville de sidi Aïch grouillait de monde, prenant du coup l’allure d’une vraie ruche. Venus des quatre coins de la vallée de la Soummam et de ses hauteurs, des milliers de citoyens ont en effet pris d’assaut le marché de la ville, c’est aussi le cas des épiceries et boucheries de l’avenue du premier novembre. Les parkings de la ville étaient saturés, impossible de trouver une place pour ranger son véhicule.
Quand à La fluidité de la circulation automobile, c’est une autre histoire. Ayant voulu prendre la température de certains produits de première nécessité et les avis des consommateurs à la fois, nous nous sommes rendu au marché de la ville. Ici les étales sont bien achalandés en divers produits de large consommation. Légumes, fruits, viande rouge et blanche en finissant par les légumes secs, café et fromages. Cependant, malgré la chaleur étouffante, les clients étaient nombreux au rendez vous. La carotte est céder à 90 DA le kg, la pomme de terre à 65 DA, la courgette entre 70 et 80 DA, la salade à 90 DA, les haricots verts a 130 DA : quant aux fruits, les raisins à 200 DA, les pommes locales entre 80 et 120 DA, les dattes entre 350 et 400 DA et la pastèque à 35 DA le kg. La viande rouge (bœuf) est cédée à 800 DA le kg, quant au poulet il est désormais au sommet de sa gloire puisque les prix affichés étaient de 370 DA le Kg.
Rencontré dans l’enceinte du marché, Khelaf. B, père de famille de six (06) enfants, que nous avons questionné à propos des prix, nous dira : «tous les produit de large consommation sont trop chers, mais que voulez faire, on n’a pas le choix !». Un autre monsieur, la cinquantaine bien entamée, ajoute « les prix pratiqués nous donnent des vertiges, je suis enseignant au lycée et j’ai quatre enfants, dont trois, étudiants à l’université et je vous assure que la plupart du temps je n’arrive pas à joindre les deux bouts, malgré mon salaire que certains jugent confortable, néanmoins je crois que la responsabilité est partagée, d’une part, par les commerçant qui pratiquent un commerce sauvage n’obéissant à aucune règle et de l’autre, une consommation effrénée des citoyens, ce qui fait que les prix ne sont pas soumis à la politique de l’offre et de la demande comme cela doit être». Les commerçants que nous avons abordés à ce sujet, s’en lavent les mains et disent en chœur que c’est la faute aux grossistes. Concernant les prix pratiqués par certains commerçants de l’avenue du première novembre, là aussi c’est une autre histoire, car si les produits proposés sont dans la plupart du temps d’une qualité irréprochable, leurs prix sont astronomiques , au point de choquer certains esprits et âmes sensibles.
Un Ramadhan sur fond d’une mercuriale en folie, des prix à vous donner le tournis ; le tout sur fond d’une pauvreté galopante et des citoyens asphyxiés par des commerçants sans scrupule, qui se frottent les mains en ces premiers jours de Ramadhan. Voici les grands traits d’une misérable toile, racontant les mille et une souffrances des citoyens livrés en pâture à une bande de vampires qui sucent leur sang et dévorent leur chaire jusqu’à l’os, dans une indifférence totale des services concernés. Jusqu’à quand durera ce macabre banquet ?.
Arezki Toufouti