La vente d’eau fait manifestement recette dans la région de Sidi Aïch où une pléthore de jeunes sans emploi a tôt fait d’investir ce créneau.
«Je propose à la vente une eau de source fraîche et de bonne qualité. Je m’approvisionne à l’aide de grosses citernes, principalement d’Akfadou, mais aussi d’Adekar et de Yakouren dans la wilaya de Tizi-Ouzou », affirme Kamel, qui revendique d’avoir été l’un des pionniers de cette activité. Flairant le filon, une nuée de jeunes sans activité professionnelle lui ont emboîté le pas. « J’ai longtemps hésité entre le transport en commun et le commerce de détail, avant de finir, sur un coup de tête, à investir dans l’achat d’un camion. Depuis, enchaîne-t-il, ce métier de vendeur d’eau me colle à la peau. Et cela dure depuis plus de trois années », relate Salim. L’eau est cédée à raison de 40 DA le jerrican de 20 litres. « Croyez-moi, ce n’est pas du tout cher payé pour une eau d’aussi bonne qualité. La preuve, je n’ai aucune difficulté à l’écouler », argumente un autre vendeur arpentant les artères et les ruelles de l’agglomération. «Parfois, j’arrive à écouler ma marchandise en moins de 2 heures, surtout durant la période des grosses chaleurs qui voit la demande d’eau exploser littéralement », se vante-t-il.
« Avec le temps, il y a une relation de confiance qui s’est tissée entre nous et les consommateurs, ce qui fait que les transactions deviennent plus fluides », poursuit notre interlocuteur. A Sidi Aïch, nombre de citoyens affirment ne consommer que de l’eau de source, en raison, disent-ils, d’une eau de « piètre qualité » du réseau d’AEP. « Nous n’avons eu de cesse de décrier l’eau de l’Oued Soummam pour sa salinité. Depuis le raccordement de notre commune à l’eau du barrage Tichy Haf, les choses ne se sont pas améliorées, car cette eau n’est guère meilleure », témoigne un citoyen résident au quartier Timzeghra. «Hormis les quidams trop indigents pour s’offrir l’eau de source, le commun des citoyens de Sidi Aiïch n’utilise l’eau du service public que pour la vaisselle et la lessive », atteste un autre citadin habitant au centre-ville.
N. Maouche 24 12 2011