Sidi-Aich : Le pari difficile du développement

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Annoncé en grandes pompes, le projet d’installation d’une usine de fabrication de camions Man qui a enthousiasmé beaucoup de citoyens n’est finalement qu’un effet d’annonce, il est vite jeté aux oubliettes !
Fondée en 1874 et s’étalant tel un mouchoir sur les deux rives de l’oued Soummam, la ville de Sidi-Aich peine à trouver la voie du développement. Comparée le plus souvent à une cuvette entourée de montagnes, et coupée en deux par la Soummam, la ville se retrouve désavantagée de par sa situation géographique. Exiguïté du tissu urbain et inondations récurrentes sont parmi les conséquences fâcheuses de son emplacement. Ainsi, en dépit des divers projets initiés çà et là, la ville tarde à changer de visage et à se libérer des retards qu’elle accuse depuis des lustres.
L’exiguïté du tissu urbain a comme incidences l’engorgement, les stationnements anarchiques, l’occupation illégale des trottoirs…et bien d’autres maux.
La topographie des lieux fait que le drainage des eaux pluviales et les crues de la Soummam deviennent chaque hiver le souci majeur de la population et des autorités. La ville se retrouve pratiquement chaque hiver inondée, pleine de gadoue et de détritus divers acheminées par les eaux.A coté de ses sempiternelles préoccupations, la collectivité se plaint aussi du problème du chômage, de la crise du logement et notamment du problème complexe du foncier qui limite grandement ses prétentions au développement. Mis à part quelques petites parcelles inaptes à recevoir de grands projets, la ville ne possède aucun terrain viable pour l’implantation des grandes infrastructures.
Le P/APC fait part d’ailleurs de frein foncier pour les ambitions de l’exécutif. «On ne peut pas parler de développement quand le foncier fait défaut» déclare-t-il à ce sujet. Dans ce cadre précisément, l’APC s’ingénie actuellement pour faire le choix de terrain pour son nouveau programme de logements. La collectivité a bénéficié présentement de 240 logements sociaux, quota insuffisant vu le nombre croissant de postulants, mais la question lancinante qui se pose «où construire ?».
Comptant quelque 14000 habitants, sur une superficie de 7,7 Km², la commune affiche l’une des fortes densités de population en Algérie. Si la densité de population au niveau national est de 14. 7/Km² et dans la commune de Béjaïa de 1450 H/Km², à Sidi-Aich elle est de 2000 habitants par Km². Ceci pour dire le dense peuplement de la région et les énormes besoins qui en découlent.
Devant cette situation, beaucoup sont ceux qui croient que la commune doit chercher son développement du coté de Remila, une zone éparse non encore correctement exploitée. L’on se demande d’ailleurs qu’en est-il du fameux projet d’installation dans cette zone d’une usine de fabrication de camions de marque Man. Annoncé en grandes pompes, ce projet qui a enthousiasmé beaucoup de citoyens n’est finalement qu’un effet d’annonce, il est vite jeté aux oubliettes !
Le P/APC, Kamel Ouzani, de son coté, avance, qu’en plus de Remila, en établissant un plan global d’aménagement de la Soummam (ensemble de digues insubmersibles et d’autres ouvrages), on pourra gagner de grands espaces pouvant servir au développement économique.En attendant, beaucoup de citoyens se plaignent de la situation peu reluisante de la région. Ce qui a jouté à l’incompréhension des citoyens, ce sont les lenteurs accusées dans la livraison de certains projets.
A titre d’exemple, l’unité de la protection civile nouvellement construite et achevée reste encore non opérationnelle faute de réalisation des VRD, il en est de même du centre du foncier intercommunal achevé mais dont la mise en œuvre est remise aux calendes grecques. Tout compte fait, si l’on se réjouit à Sidi-Aich de l’amélioration dans les secteurs de l’AEP, du raccordement au gaz, du programme d’aménagement urbain qui a touché quelques quartiers et de quelques autres réalisations, on dévide par contre des chapelets d’insuffisances dont souffre la collectivité et qui rendent le quotidien de la population de moins en moins agréable.
Boualem B. le 11 01 2012

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