Sidi Aïch. Les cybercafés pour fuir la monotonie

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La monotonie quotidienne et l’interminable routine obligent le gens à inventer des espaces d’évasion. Une manière de rendre les jours moins ennuyeux. Sidi Aich, cette petite ville de la vallée de la Soummam n’offre pas grand chose à ses enfants. Chaque jour qui s’effrite éloigne beaucoup de personnes de la région. Pour fuir le « dégoût », chacun doit s’inventer un espace d’évasion et de détente. Pour certains, sombrer dans la dérive, dans toutes ses formes, est la seule alternative. Ainsi les fléaux sociaux prennent place dans une croissance terrible. Pour d’autres ce n’est pas le cas. Ils tiennent le coup, peut-être que ces personnes ont une ardente patience.
« Il faut savoir qu’aucun jour n’est semblable à un autre, et que chaque instant comporte son miracle particulier, son moment magique, où de vieux univers s’écoulent et de nouvelles étoiles apparaissent », écrit l’auteur de L’alchimiste, PauloCoelho. Heureusement que malgré toutes les entraves de la vie, des hommes et des femmes continuent à croire à cette philosophie portée très haut par l’écrivain brésilien qui ne cesse d’envoûter des dizaines de millions de lecteurs à travers les quatre coins du monde. Avec l’avènement de l’été, Sidi Aich devient « un lieu à ne pas visiter »: Les lycéens et les écoliers ne font plus de « mouvement » dans les rues, alors place à la morosité. Les plus chanceux partent en vacances, pour savourer la beauté d’un pays mirifique. Mais ceux qui survivent à la marge des jours, se retrouvent livrés à une réalité très rude. Les cybercafés représentent les rares endroits de détente, durant toute l’année.
Il y a bien sûr des internautes qui fréquentent ces lieux pour le savoir et la réalisation de leurs projets, à l’instar des étudiants qui mettent les dernières retouches à leurs mémoires de fin d’études. Toutefois, beaucoup de jeunes viennent ici, pour la « tchatche ». Une manière de contacter d’autres personnes, pour se sentir ailleurs loin de leur ville qui les étouffe. « Chez nous l’Internet est un moyen d’évasion. Certes, il y a des clients qui consacrent leur passage chez nous, pour être à jour avec tout ce qui bouge dans le monde. Par exemple l’un des internautes fidèles à notre cyber vient chaque jour rien que pour consulter la presse étrangère, mais la majorité des gens qui surfent, surtout les jeunes et les adolescents viennent pour autre chose. A mon avis l’Internet est cm moyen propice pour le rêve à l’eau de rose », estime un jeune propriétaire d’un cybercafé.
Dans la salle, nous avons interrogé Adel, natif de Sidi Aich. Pour lui:  » Un jeune qui ne peut pas vivre les tendres moments d’existence ne peut que rêver, même en vain. Il arrive que des personnes fassent des rencontres véritables avec des jeunes filles qui vivent dans d’autres pays et, place à une autre vie .Cela n’arrive pas chaque jour mais ça arrive quand même.
Moi, je contacte une fille belge et je compte approfondir une relation avec elle ». Beaucoup de jeunes pensent que l’Internet peut être le porte bonheur et leur ultime secours. Cependant certains « oubliés de la société », ne sont persuadés de rien. Fréquenter un cybercafé n’est pour eux qu’une fenêtre pour assouvir leurs frustrations. Rafik, un adolescent originaire de Chemini nous dit : « l’Internet est un refuge, un antidote pour les mauvais jours, ici, on passe le temps et on le tue. Peut-être que l’avenir nous réserve de très belles surprises. Qui sait ?!  » Entre rêve et réalité les cybercafés demeurent des espaces d’évasion.
Ali Remzi

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31 10 2010

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