Sidi-Aïch Rififi à la décharge publique

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2014-09-3753_15_603865268Manifestation nocturne des riverains
Dans la nuit de vendredi 12 septembre vers 23h, une dizaine d’habitants ont procédé à la fermeture de la RN 26, à la lisière de la décharge publique aménagée à la sortie de la ville de Sidi-Aich.
L’arrivée d’un camion poubelle en provenance de la ville d’Akbou pour déverser son contenu dans ladite décharge, a provoqué l’ire de certains habitants de la localité de Sidi-Aich, jugeant inopportun et illégal de déverser des immondices amassées dans d’autres localités que la leur dans la nuit, à l’abri des regards indiscrets. Le bruit faisant cours que des camions poubelles, appartenant à l’APC d’Akbou, déverseront leurs détritus dans la décharge en question, a suscité l’inquiétude de certains habitants quant à l’arrivée imminente d’une procession de camions remplis de déchets et pleins à craquer. Une poignée de personnes a, aussitôt, élu domicile devant l’enceinte de la décharge en recourant à la fermeture de la route nationale, tard dans la nuit. Une noria d’automobilistes s’est retrouvée coincée au milieu de la route et ne s’attendait guère à une telle action, en sus, dans la nuit. Le chauffeur du camion poubelle s’est vite trouvé assailli par un vortex d’insultes et de brutales grossièretés. Le camionneur a échappé de justesse à un lynchage grâce à l’intervention de quelques automobilistes, ayant ramené les manifestants à de meilleurs sentiments. «On a été surpris par une telle action dans la nuit. Fort heureusement, les protestataires nous ont libéré la route en usant de toute diplomatie», dira un routier.
Pour remonter à l’origine du rififi, la fermeture de la décharge publique située au village Biziou, relevant de la commune d’Amalou, s’est produite suite à la montée en puissance des habitants de ladite localité protestant contre les fumées et autres désagréments causés par la décharge. Cette mesure prise par la commune d’Amalou a engendré d’épouvantables tribulations chez leurs homologues de l’APC d’Akbou. Résultat, la ville du piton se trouve envahie par des montagnes d’immondices amoncelées dans chaque coin des rues, offrant ainsi un paysage de désolation à un plus haut degré. Le torchon brûle entre les antagonistes depuis quelque temps sans trouver un terrain d’entente. Le bras de fer risque de durer plus longtemps, car chacune des parties en conflit campe sur ses positions, prenant, ainsi, en otage la ville d’Akbou dans un tourbillon d’insalubrité sans précédent.
Une réunion s’est tenue entre les responsables des deux APC et le directeur de l’environnement de la wilaya, la semaine dernière, mais elle s’est avérée infructueuse. Le wali a été appelé à la rescousse et il a réuni les élus des deux communes pour décider de la fermeture de cette décharge dans un délai d’un semestre. D’ailleurs, une autre réunion était prévue hier soir au siège de la wilaya pour tenter de mettre un terme à ce quiproquo. Le sujet de la décharge publique reste la pomme de discorde entre les deux opposants, où la situation vire au pourrissement. Ce cas de figure risque, malheureusement, de se réitérer dans d’autres localités, en raison d’une mauvaise gestion des déchets de la part des pouvoirs publics. Il est, tout de même, inadmissible qu’en 2014, les villes algériennes atteignent un seuil de dégradation qui dépasse tout entendement. Des dépotoirs à ciel ouvert poussent comme des champignons au su et au vu des autorités locales. L’annonce, à grandes pompes par le gouvernement, de la réalisation de centres d’enfouissements techniques (CET) à travers un bon nombre de localités afin d’éradiquer le pullulement des décharges improvisées tarde à voir le jour. Des experts en matière d’environnement et d’écologie insistent sur la nécessite de procéder à l’implantation de centres de récupération et du tri des déchets, condition sine qua non pour mettre un terme aux multiples agressions opérées à l’encontre de l’environnement.
Bachir Djaider
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