Souvenirs d’hiver, souvenirs divers par Rabah BELLILI
N’est ce pas l’hiver, où la nature dénudée laisse les regards passer à travers les branchages, fantômes squelettiques, jusqu’au plus profond de l’horizon, et qui donne l’impression de toucher et flotter dans l’air de brume et de nuées.
L’hiver, la saison de la retenue, de la parole buée qui s’élève et s’étire, de la tête que l’on tasse et rentre entre les épaules, et des mains bien enfoncées dans les poches pour atténuer le froid et les rigueurs ambiantes.
L’hiver c’est aussi le moment des photos en noir et blanc aux nuances de gris, des balades sur la Butte, pour admirer , la ville et les souvenirs des temps de bohème. On revoit le passé, sur les marches du Sacré Cœur, avec les copains, dans l’espoir d’une improbable rencontre, frapper dans les mains, danser ou reprendre le refrain « love me tender, love me true, and never let me go », les yeux et le corps plein de faims et d’envies.
Je ne dirais pas « ‘on n’est pas sérieux quand on a dix sept ans », car à vingt comme à soixante bien sonnés, au printemps comme à l’hiver de la vie c’est bien la tendresse, l’amour et l’amitié qui offrent chaleurs et charmes à cette belle journée. Esquisses dans la mémoire d’instants de bonheur que l’on savoure et qui réjouissent bien des fois encore et encore, longtemps, longtemps après.
Rabah Bellili
Le 05 février 2022 revisité le 07 février 2022
