Une partie de dominos…
Quatre joueurs, trois visages, un bout de casquette,
les petits morceaux de sucre blanc mouchetés sur la piste s’amusent en d’étranges figures et chorégraphies, Concentrés et distraits, l’un regarde ailleurs, l’autre nous regarde sans nous voir, et les deux autres, préparent leur tour en étant là et ailleurs simultanément…
Le temps qui passe ?
Non le temps ne passe pas, seuls les voyageurs passent…
Le temps nous laisse juste, chaque jour d’imperceptibles traces et teintes, depuis le premier instant de ce voyage singulier, d’un jour lumineux entre deux nuits infinies…
Le proverbe dit, la caravane passe et…
Parfois, il n’y a pas de chien, pas même de désert.
Et par les nuits sans lunes, loin des palmeraies, au village, avec nos collines, nos sources et nos fontaines, nos figuiers et nos oliviers, nous nous fondons dans la plénitude. Un bien être peut être insignifiant, mais incomparable, avec les étoiles pour compagnes et témoins qui nous donnent et considèrent notre place. Nous faisons partie de l’univers.
Une simple photo, d’un moment en apparence anodin.
Ressemblances et permanences, comme des signes indistincts, pas une voix, mais une atmosphère, des messages, que l’on peut parfois percevoir…
Il suffit de poser, le regard, d’entendre sans même écouter…
Parfois sans aucun doute…
Je ne peux ni ne veux rien dire, peut être esquisser sans suggérer ni vouloir induire…
Une photographie, des proches ensembles,… des impressions personnelles, comme des clins d’œil du passé, avec d’autres parents, proches ou voisins, comme si ils apparaissaient réellement, dans la réserve et dans une inoubliable bienveillance.
Une simple photographie, l’air de rien, qui en dit tant sans ne rien dire vraiment…
Nous sommes là, comme des retrouvailles, après une longue séparation. Quelques mots, presque banales, comme si nous nous étions quittés la veille.
Mais d’où vient donc ce trouble ?
Est ce l’image, les personnages d’aujourd’hui, d’hier, ou de bien avant, les histoires et le monde passé, qui ressuscitent en filigrane dans les esprits et les mémoires ?…
La partie de dominos se termine, on mélange et on brasse tout, puis on recommence,…
Des impressions qui ruissellent, la fuite des jours anciens…
Oh que la réalité est furtive et fugitive.
Hier est déjà si loin.
Une photographie, des contes et des pensées,…
Instantané, présent du passé.
Rabah BELLILI
« Partie de dominos »
Avec amitié et affection.
Le 31 mai 2017