La ville d’Akbou était inaccessible par bus, hier, suite au débrayage des transporteurs desservant les différentes localités de la vallée de la Soummam. Les stations de Tazmalt, Ighil Ali, Boudjellil, Sidi Aïch, Ighzer Amokrane, Seddouk et des autres destinations affichent « hors service ». A la gare routière, sise juste à l’entrée du chef-lieu communal, des dizaines de fourguons étaient, hier, premier jour de la grève, garés toute la journée. « Nous sommes en grève jusqu’à nouvel ordre », commente Cherif, un s transporteur gréviste. « C’est un mal nécessaire », ajoutera son collègue. De l’autre côté, les voyageurs, « laissés sur le carreau » malgré le préavis de grève diffusé il y a quelques jours, ne savent pas à quel saint se vouer pour rejoindre leur destination. « Je dois rejoindre Tazmalt à 09h mais tous les transporteurs sont en grève », regrette, sur un ton d’amertume, un voyageur rencontré sur les lieux. Le syndicat des transporteurs affilié à l’UGCAA, initiateur de la grève, maintiendra, en effet, son action et l’inscrira dans la durée, en exigeant, par la voix de son représentant local, la présence des directeurs de transport et des impôts. « Ce sera la même chose demain, si la tutelle ne prend pas au sérieux nos doléances », nous dira M. Ichaâlalène Kamel, représentant syndical de la corporation. Pratiquement, tous les arrêts facultatifs sont submergés de voyageurs, dans l’attente d’un éventuel bus de service. C’est le cas de celui jouxtant l’établissement sanitaire « Akloul Ali ». « Je fais le pied de grue, ici depuis 7h30, sans pour autant pouvoir joindre ma destination. Je n’étais pas au courant de cette grève, sinon, j’aurais fait autrement », fulmine une jeune employée au niveau de la ZAC de Thaharacht. Néanmoins, le service minimum est assuré. « Trois bus seulement sont autorisés à assurer la navette, notamment pour transporter les malades », a-t-on appris auprès des grévistes.
Un secteur à réglementer
Selon les représentants des transporteurs, pas moins de 500 véhicules de transport et quelques 2000 voyageurs transitent par la gare routière d’Akbou, inaugurée il y a peu du temps. « C’est un nombre énorme ! La régulation de ce créneau doit être faite dans l’immédiat, c’est pour cela d’ailleurs qu’on a entamé cette grève», explique M. Ichaalalène. Pour Tazmalt seulement, il y a plus de 40 bus desservent cette commune, selon notre source. Le syndicat des transporteurs accuse la tutelle de « mauvaise gestion » du secteur. « Plusieurs lignes attribuées, dépassent largement le nombre requis pour la destination, avec plus de 40 transporteurs chacune. Il n’y a aucune planification quant à ces attributions qui se font sans concertation avec le syndicat », ajoutera-t-il. Résultat : « un manque flagrant d’assiette de réception ». Les transporteurs estiment, également, que la gare routière d’Akbou est « très exiguë » pour recevoir tout ce nombre de prestataires. Ainsi, l’état de non conformité de la gare a été mis en avant par les grévistes. « Les abris bus ont été arrachés et non remis en place alors qu’on est en période hivernale. L’aménagement de ce terminal accuse un retard énorme. S’y ajoute l’insécurité qui règne au niveau de la station de fourgons d’Akbou, notamment au cours des premières et dernières heures de la journée ».Dans la daïra de Tazmalt, c’est encore pire ! À en croire notre interlocuteur, il existe 50 fourguons exerçant dans des conditions frauduleuses. « La ligne desservant Tazmalt et M’Chedallah n’existence plus dans le plan de transport. Or, 50 transporteurs y font quotidiennement des navettes. Cette ligne devrait être attribuée par les directions des transports de Béjaïa et de Bouira, car elle se situe entre les deux willayas. La corporation exigent de ce fait de « geler les attributions de lignes anarchiques ».
Menad Chalal le 07/01/2014
depechedekabylie.com